Assassinat de Samuel Paty : la famille de l'enseignant porte plainte pour fautes de l’État, une enquête ouverte à Paris

A.S.
Publié le 16 juin 2022 à 11h36

Source : JT 20h Semaine

La famille de Samuel Paty a déposé plainte en avril dernier contre l'administration.
Selon les proches du professeur d'histoire-géographie assassiné en octobre 2020, il aurait dû être protégé, car il était clairement menacé.
Ce jeudi, on apprend que le parquet de Paris a ouvert une enquête pour ces faits.

Une enquête a été ouverte à Paris pour omission de porter secours après une plainte de proches de Samuel Paty, assassiné en octobre 2020 près de son collège, contre l'administration, jugée fautive de n'avoir pas protégé l'enseignant. "Une enquête a été ouverte le 19 avril 2022 des chefs de 'non-assistance à personne en péril' et 'non empêchement de crime'", indique ce jeudi le parquet de Paris à TF1info, après la plainte contre l'administration de dix membres de la famille de Samuel Paty. "Les investigations ont été confiées à la Brigade de Répression de la Délinquance aux Personnes", ajoute-t-il.

Un an et demi après l'assassinat du professeur près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), dix membres de sa famille avaient porté plainte à Paris contre l'administration, qu'ils jugent fautive de n'avoir pas protégé le professeur d'histoire-géographie. "Des fautes ont été commises tant du côté de l'Éducation nationale que du côté du ministère de l'Intérieur, sans lesquelles Samuel Paty aurait pu être sauvé", avait indiqué leur conseil, Me Virginie Le Roy.

Me Francis Szpiner, avocat de l'ancienne compagne et du fils de Samuel Paty, avait indiqué sur Twitter à l'époque du dépôt de plainte que la première avait "appris avec surprise le dépôt d'une plainte contre X pour 'non empêchement de crime', procédure à laquelle elle n'entend pas s'associer". L'ancienne compagne de l'enseignant "considère que l'idéologie salafiste est seule responsable de la mort de Samuel Paty et que l'État l'a toujours, ainsi que son fils, soutenue", avait-il ajouté.

Des agents des ministères visés

Longue de 80 pages, la plainte de Me Le Roy ciblait les délits de "non-empêchement de crime et de non-assistance à personne en péril" et visait "plusieurs agents du ministère de l'Intérieur et du ministère de l'Éducation nationale" qui ont eu à connaître, directement ou indirectement, de la situation de Samuel Paty.

L'un des enjeux juridiques devrait être de savoir si ces agents pouvaient avoir conscience de l'existence d'une menace réelle, ciblée et immédiate visant le professeur. 

Dans le détail, la plainte rappelle le lent engrenage, débuté par un cours sur la laïcité dans le collège début octobre 2020, qui a abouti à l'assassinat le 16 du professeur âgé de 47 ans par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène. Le jeune homme de 18 ans, radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet et avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir "vengé le prophète", avant d'être tué par la police.


A.S.

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