PROFIL - Rapidement neutralisé et abattu par les forces de l’ordre, l’auteur de l’attaque au couteau qui a fait un mort et quatre blessés en plein Paris a été identifié : il s’agit de Khamzat Azimov, un homme né en novembre 1997 en Tchétchénie et naturalisé français en 2010. Placés en garde à vue après l'attaque, ses parents disent tomber des nues et le décrivent comme un musulman peu pratiquant.
Pour Daech, il était un "soldat de l'Etat islamique". Pour ses parents, il était un musulman peu pratiquant et rien ne semblait annoncer son passage à l'acte. Qui était vraiment Khamzat Azimov, l'homme de 20 ans qui s'en est pris au hasard à des passants samedi soir dans le IIe arrondissement de Paris, tuant une personne et en blessant 4 autres ? Les enquêteurs ont commencé à reconstituer son parcours et tentent de mieux comprendre les raisons de son passage à l'acte. A-t-il agi seul ? Avait-il des complices ? Dans quel contexte a-t-il prêté allégeance à Daech ? Pourquoi, samedi 12 mai à 19h48, a-t-il choisi de s'en prendre à des parents à l'aide d'un couteau ?
Voici ce que l'on sait
Un "lycéen discret" devenu "soldat de l'Etat islamique"
Quelques heures seulement après l'attaque, l'agence de propagande de Daech a revendiqué l'attaque en indiquant que Khamzat Azimov était "un soldat de l’État islamique, il a mené l’opération en réponse aux appels à cibler les pays de la coalition" internationale. Né en novembre 1997, Khamzat Azimov a fui avec sa famille la Tchétchénie, une république musulmane russe du Caucase, théâtre de deux guerres dans les années 1990 et 2000. Réfugié en France, il a grandi à Strasbourg où, dimanche, un ami né comme lui en 1997 a été arrêté et placé en garde à vue. A Strasbourg, une ancienne camarade de classe rencontrée par l'AFP a évoqué un lycéen "vraiment discret", qui "ne parlait vraiment pas beaucoup", un "élève normal, pas excellent mais pas mauvais non plus". "Khamzat était assez calme, il était dans son coin, il n'avait pas de problème", s'est rappelé un autre ancien lycéen, qui a précisé que lui et le jeune homme interpellé dimanche étaient dans la même classe de terminale en 2016. Ils étaient de "très bons amis", "tout le temps ensemble".
Azimov a obtenu son bac ES en 2016.
Un musulman "peu pratiquant"
Khamzat Azimov a été naturalisé français en 2010, adolescent, en même temps que sa mère. Il vivait depuis quelque temps à Paris avec sa soeur de 7 ans et ses parents, qui ont été interpellés et placés en garde à vue dimanche matin. Leur domicile, un hôtel meublé dans l'un des secteurs les plus modestes du XVIIIe arrondissement, a été perquisitionné à l'aube, sans résultat concluant.
L'une des gérantes de l'établissement a décrit une famille "vraiment discrète", qui "n'était pas dans l'ostentation au niveau religion", avec un fils qui "disait qu'il était étudiant". "Cela fait un peu plus d'un an qu'ils vivaient là", a estimé Reda, 42 ans, client de l'hôtel. "Le papa travaillait des fois, plutôt dans le bâtiment, la peinture. La maman travaillait dans une association de sans-abris". Pour une voisine, c'était une "famille sans problème" qui "ne recevait jamais personne". Selon elle, le jeune homme n'était "pas un caïd, mais quelqu'un de réservé".
Pendant leur garde à vue, ses parents ont indiqué aux enquêteurs que Khamzat était "un musulman peu pratiquant". D’après eux, samedi dernier, il aurait quitté le domicile familial vers 16h, ne prenant sur lui que son téléphone portable. Que s'est il passé ensuite entre 16h et 19h38 ? Les enquêteurs cherchent à la déterminer.
Pas d'antécédent judiciaire
Azimov n’avait aucun antécédent judiciaire, mais avait été fiché S pour radicalisation. Selon nos informations, il avait été entendu par la Section antiterroriste de la brigade criminelle en avril dernier, en raison de ses liens supposés avec un homme dont l'épouse était partie en Syrie.
Faisait-il partie d’une "filière tchétchène" ? En 2015, six hommes originaires de cette République du Caucase (dont deux possédant la nationalité française et quatre réfugiés politiques), soupçonnés d'avoir mis en place une filière d'envoi de djihadistes en Syrie, ont été arrêtés. Les parents de l’assaillant sont tous deux en garde à vue ce dimanche matin.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Culture, médias et divertissementDécès de Jean-Pierre Elkabbach à 86 ans
- Sujets de sociétéTaxes, carburants, inflation... Les Français face à la vie (très) chère
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès