FAIT DIVERS – Cinq jours après les tirs de policiers devant le commissariat de la Goutte d'or (18e), la personnalité et le parcours de l'homme qui a été abattu se précisent. Tarek Belgacem aurait eu, au fil du temps, une dizaine d'identités et aurait un passé criminel.
Mais qui est dont Tarek Bekgacem ? Les enquêteurs de police tentent d'établir les raisons pour lesquelles cet homme s'en est pris jeudi dernier au commissariat de la Goutte-d'Or en tentant d'y pénétrer avec un engin explosif factice et un couteau de boucher.
Dimanche soir, la police allemande a révélé que Tarek Belgacem vivait dans un foyer de demandeurs d'asile à Recklingshausen, ville de la Ruhr (ouest) en Allemagne, foyer qui a été perquisitionné samedi. "Aucun indice de possibles autres attaques" n'a été trouvé, ni aucun explosif, a-t-elle assuré.
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Voyages à travers l'Europe
Cet homme, dont l'identification est toujours en cours mais qui a été reconnu par ses proches comme un Tunisien nommé Tarek Belgacem, était un demandeur d'asile qui "depuis 2011 a voyagé à travers l'Europe et déposé des demandes d'asile partout", et "avait un passé criminel", a indiqué le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière à la télévision ZDF. Son homologue français Bernard Cazeneuve à lui appelé "à la plus grande prudence" concernant les informations concernant cet homme, n'étant "pas sûr" que celles données par la police allemande ce week-end soient exactes.
Le directeur de la police judiciaire de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Uwe Jacob, a précisé dimanche que cet homme serait venu en Allemagne pour la première fois en 2013, après être resté cinq années en France, selon l'agence allemande dpa.
"Nous ne sommes pas sûrs de qui il est en fait", a déclaré Uwe Jacob. L'homme avait en effet donné au moins sept identités différentes, sous lesquelles il avait perpétré différents délits comme trafic de drogue ou blessures et purgé un mois de prison. Il s'était présenté parfois comme Syrien, Marocain, Tunisien ou Géorgien.
"Walid", "Ali", "Tarek"
Il avait déposé sa demande d'asile sous le nom de Walid Salihi, selon le journal Welt am Sonntag, et était connu pour ses sympathies jihadistes. Arrivé à Recklingshausen début août et reparti en décembre, l'homme avait peint un symbole de l'EI sur un mur de sa chambre, a d'ailleurs confirmé la police. Le maire de cette ville, Christoph Tesche, a fait part dimanche de sa "consternation" en apprenant que l'assaillant habitait dans sa commune.
"Il reste de notre devoir de fournir un abri aux gens qui fuient leur pays car ils craignent pour leur vie. Mais il est aussi de notre devoir, notamment à l'égard des citoyens (en Allemagne), de faire en sorte que des gens ayant de telles intentions ne se cachent pas dans nos centres", a-t-il dit.
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