JUSTICE - Accusé d'avoir grièvement blessé deux personnes le 25 septembre à Paris, pensant s'en prendre à l'hebdomadaire satirique, Zaheer Hassan Mahmoud a été mis en examen et écroué pour "tentatives d'assassinats" terroristes. Devant la juge d'instruction en décembre, il a expliqué son geste.
L'attaque était survenue un peu plus de trois semaines après le début du procès des attentats de janvier 2015 à Paris. Le vendredi 25 septembre 2020 au matin, deux employés de la société de production Premières lignes, qui se situent rue Nicolas Appert dans le 11e arrondissement, à la même adresse que les anciens locaux de Charlie Hebdo, avaient été attaqués par un homme muni d'un hachoir. L'individu, qui était parvenu à prendre la fuite avait finalement été interpellé peu après au pied des marches de l'Opéra Bastille.
Au cours de sa garde à vue, Zaheer Hassan Mahmoud avait déclaré aux enquêteurs pendant avoir regardé quelques jours avant les faits, sur TikTok et YouTube notamment, "des vidéos en provenance du Pakistan" concernant la publication et la republication début septembre par Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet qui en avaient fait la cible des djihadistes.
Mis en examen le 30 septembre et écroué pour "tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs" terroriste criminelle, le suspect a été interrogé pour la première fois sur le fond le 15 décembre 2020. "Je ne connaissais pas du tout ça [Charlie, ndlr] avant (...) Je n'avais même pas entendu parler de l'attaque de janvier 2015", a ainsi déclaré Zaheer Hassan Mahmoud à la juge d'instruction selon Le Parisien qui publie des extraits de son interrogatoire ce mercredi.
"Je n'étais pas venu pour tuer"
Âgé désormais de 26 ans, le jeune homme aurait également pleuré en voyant les images des actes le montrant agresser et homme et une femme avec une feuille de boucher de 38 cm devant les anciens bureaux du journal satirique Charlie Hebdo.
"Je ne sais pas comment j'ai pu attaquer ou blesser autant quelqu'un. Je n'étais pas venu pour tuer", a-t-il assuré à la juge
Devant elle, il a répété ce qu'il avait dit aux enquêteurs. Charlie Hebdo, il n'en a entendu parler que "sept ou huit jours" avant la commission de son geste. "Il s'agissait d'imams et des gens au Pakistan qui brûlaient des drapeaux français et qui manifestaient contre l'État français", a-t-il relaté à la juge en langue ourdou selon ce que rapportent nos confrères. "J'ai voulu comprendre. C'est comme ça que j'ai entendu le nom de Charlie Hebdo, j'ai su qu'ils avaient publié ou dessiné des caricatures du prophète Mahomet. J'ai vu des vidéos en Inde aussi." À cette date, Charlie Hebdo vient de republier les caricatures de 2015.
Zaheer Hassan Mahmoud n'aurait pu alors se contenir et, sous le choc, aurait cherché l'adresse du journal satirique, ignorant que ce dernier avait déménagé dans des lieux tenus secrets. Il s'est ensuite rendu rue Nicolas Appert muni d'un sac à dos dans lequel il a entreposé une feuille de boucher et trois bouteilles de white-spirit avec, dit-il, pour seules intentions de "commettre des dégradations dans les locaux de Charlie Hebdo ", de "brûler la porte en bois" ou "casser des fenêtres". L'arme devait simplement servir "à le protéger" si quelqu'un chercher à le stopper dans ces dégradations.
"En colère" parce que les deux employés "rigolaient"
En arrivant sur place, au 10 rue Nicolas Appert, peu avant midi, il aurait vu un homme et une femme en train de "rigoler". "J'ai été pris de colère parce que je pensais qu'ils rigolaient sur moi", relate Zaheer Hassan Mahmoud. "Ensuite, je n'ai rien compris, j'étais en colère, (…) J'ai pris mon sac, j'ai sorti le couteau, je suis revenu vers eux et je les ai attaqués sans savoir où je frappais." Il est alors convaincu que ceux qu'il vient d'attaquer à l'arme blanche sont des employés de Charlie Hebdo...
Quand la juge lui demande s'il a cherché à "décapiter" les victimes (qu'il a visées au niveau de la nuque et de la tête, ndlr), Zaheer Hassan Mahmoud répond "Je ne sais pas, j'étais vraiment en colère." Il assure en tous cas à la juge qu'il veut aujourd'hui "écrire une lettre aux victimes". "Je veux demander pardon de les avoir autant blessées", clame-t-il selon les propos rapportés par le quotidien.
Le suspect sera de nouveau interrogé par la juge avant son procès, impossible de savoir pour l'instant s'il maintiendra cette version des faits.
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