Le Libano-Canadien Hassan Diab a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises spéciale.Absent au procès, l'universitaire de 69 ans était l'unique accusé de l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, le 3 octobre 1980.Une attaque qui avait fait quatre morts et des dizaines de blessés.
Le verdict est tombé. Quarante-trois ans après l'attentat à la bombe contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, qui avait fait quatre morts et des dizaines de blessés en octobre 1980, l'unique accusé, Hassan Diab, a été condamné, ce vendredi, en son absence, à la réclusion criminelle à perpétuité. Un mandat d'arrêt a été décerné à son encontre.
Après trois semaines de débats et près de huit heures de délibéré, la cour d'assises spéciale de Paris a tranché entre les deux seules options possibles dans ce procès si singulier. L'accusation avait requis cette peine maximale, la seule "envisageable" à l'encontre d'Hassan Diab, estimant qu'il était, "sans aucun doute possible", l'auteur de cette attaque antisémite. La défense avait plaidé l'acquittement, demandant aux cinq magistrats professionnels d'"éviter une erreur judiciaire".
Un passeport au centre du dossier
Le dossier s'appuie essentiellement sur des renseignements, attribuant l'attentat - qui n'a pas été revendiqué - au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS). Après une longue mise en sommeil de l'instruction, de nouveaux renseignements désignaient en 1999 les membres présumés du commando, dont Hassan Diab comme celui qui aurait confectionné la bombe avant de l'abandonner devant la synagogue. Au centre des discussions lors du procès : une photographie de mauvaise qualité du passeport d'Hassan Diab. Ce document, saisi en 1981 à Rome sur un membre présumé du FPLP-OS, dont l'existence n'a été révélée que 18 ans après les faits, comporte, à des dates entourant l'attentat, des tampons d'entrée et de sortie d'Espagne, pays d'où serait parti le commando.
La cour a considéré que cette "pièce centrale" prouvait l'appartenance d'Hassan Diab à cette organisation et que "des éléments matériels accréditent le renseignement" le désignant comme le poseur de la bombe. Elle a par conséquent écarté les "alibis" présentés par le Libano-Canadien, qui a toujours assuré qu'il ne pouvait être en France au moment des faits puisqu'il passait ses examens à l'université de Beyrouth. Les explications "variables" et "peu crédibles" de Hassan Diab sur ce passeport "prétendument perdu" n'ont pas emporté la conviction de la cour, a souligné son président, Christophe Petiteau.
Hassan Diab avait dans un premier temps bénéficié d'un non-lieu en janvier 2018. Remis en liberté, il était reparti au Canada. Ce non-lieu avait été infirmé trois ans plus tard par la cour d'appel, qui avait ordonné la tenue de ce procès pour assassinats, tentatives d'assassinats et destructions aggravées en relation avec une entreprise terroriste. Hassan Diab pourra choisir une voie de recours à cette condamnation le jour où son mandat d'arrêt lui sera notifié. L'issue d'une éventuelle nouvelle procédure d'extradition est incertaine, la première, qui avait abouti au bout de six ans, ayant tendu les relations diplomatiques entre la France et le Canada.
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