Il y a 40 ans jour pour jour, six personnes sont tuées et 22 blessées lors de l’attentat de la rue des Rosiers, à Paris.Sur les quatre suspects, un seul est en prison en France.Où en est l’enquête ?
Le 9 août 1982, une cinquantaine de personnes déjeunent dans un restaurant du quartier juif de Paris. Plusieurs hommes masqués entrent, lancent deux grenades, puis ouvrent le feu au pistolet mitrailleur. Au total, six personnes sont tuées et 22 blessées.
Guy Benarousse a alors seize ans. Ce jour-là, une balle lui pulvérise la jambe. Aujourd’hui, pour la première fois, il retourne dans la petite cour où il s’est réfugié et où les secours triaient les victimes et les blessés le jour de la fusillade. "Il y a du sang partout, c’est une horreur. Vous voyez que votre jambe n’est plus à côté de vous. Si je me tiens à peu près droit devant vous, dans ma tête, je suis un héros et c’est ça qui me permet de tenir", explique-t-il, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article.
Un seul suspect incarcéré
Quarante ans après l'attentat de la rue des Rosiers, le seul suspect aux mains de la justice française clame toujours son innocence. Extradé en décembre 2020 par la Norvège, ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, dont le nom complet est Walid Abdulrahman Abou Zayed, est depuis mis en examen pour assassinats et tentatives d'assassinats et incarcéré.
Les juges pensent avoir identifié trois autres suspects, deux localisés en Jordanie, dont le cerveau présumé de l'attentat, et un troisième en Cisjordanie, mais la Jordanie a refusé à plusieurs reprises leur extradition. "Soit on arrête l’instruction à ce stade et un seul homme sera jugé contradictoirement, mais le procès pourra avoir lieu. L’autre solution, c’est que l’État français joue la carte diplomatique jusqu’au bout", affirme Alain Jakubowicz, avocat d’une famille de victimes. En clair : tout faire pour rapatrier les suspects en France. Les familles des victimes espèrent un procès en 2024.