Mohamed Lamine Aberouz est jugé depuis lundi pour complicité dans l'assassinat par Larossi Abballa de deux policiers à Magnanville en juin 2016.Le parquet général a convoqué ce lundi Janna C., avec laquelle il s'est marié en 2021, pendant leur détention respective.Les deux mariés ne s'étaient jamais rencontrés.
Des baisers mimés avec les mains par l'accusé. C'est la scène à laquelle ont assisté ceux qui étaient présents, ce lundi, au premier jour du procès de Mohamed Lamine Aberouz. Cet homme de 30 ans, jugé devant la cour d'assises spéciale de Paris pour complicité dans l'assassinat par Larossi Abballa de deux policiers en juin 2016 à Magnanville, a rencontré son épouse. Qu'il n'avait jamais encore vu.
Janna C., sortie de prison le 14 septembre après une condamnation à sept ans d'emprisonnement pour un projet d'attentat en juillet 2016, a été auditionnée en fin de journée. Elle a enfin "rencontré" son époux : tous les deux se sont mariés "religieusement" en juin 2021 sans jamais se voir alors qu'ils étaient tous deux en détention.
"Est-ce que je peux compter sur ton soutien jusqu'au bout ?"
Voilée de la tête aux pieds dans un jilbab bleu canard, Janna C., 25 ans, mains sur les hanches, répond vertement à la cour, devant laquelle elle a refusé de prêter serment. L'idée de citer cet étrange témoin est une initiative du parquet général. Quand on l'interroge sur son "évolution", elle a une réponse ambiguë. "Avant (j'étais prête à) faire une action violente pour rendre la pareille à ceux qui voulaient tuer mes frères et sœurs musulmans. Maintenant, je sais que dans ma religion je n'ai pas à combattre car je suis une femme".
"Est-ce que je peux compter sur ton soutien jusqu'au bout ?", a demandé l'accusé à son "épouse". "Oui", répond-elle. Abelouz dessine alors un cœur avec ses mains.
Dans la matinée, l'accusé avait exprimé sa "compassion" pour les familles des victimes et "réitéré (ses) condamnations à l'égard de Larossi" Abballa pour l'"acte monstrueux qu'il a commis". Le double assassinat de fonctionnaires de police, à leur domicile, a profondément choqué l'institution et de nombreux policiers en civil étaient présents au début de l'audience dans une salle pleine à craquer.
Mohamed Lamine Aberouz, 30 ans, est poursuivi pour complicité d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique, association de malfaiteurs terroriste criminelle et complicité de séquestration en relation avec une entreprise terroriste. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.