ENQUÊTE - Après la série d’arrestations concernant l’attentat de Magnanville, le 13 juin 2016, les enquêteurs s'interrogent sur une clef USB contenant les identités de nombreux fonctionnaires de police retrouvée chez une jeune femme faisant partie des personnes interpellées. Plus de 2000 noms de policiers et agents du renseignement y figurent.
Comment a-t-elle obtenu cette liste ? Les enquêteurs s'interrogent sur une clef USB contenant les identités de nombreux fonctionnaires de police retrouvée chez une jeune femme placée lundi en garde à vue avec cinq autres personnes dans le cadre des investigations sur l'assassinat d'un couple de policiers. Parmi les cinq personnes interpellées lundi par la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire dans les Yvelines figurent une fonctionnaire de police, ancienne déléguée départementale du syndical Alliance, et sa fille, soupçonnée de contacts avec les milieux islamistes radicaux.
La policière avait été l'objet en 2016 d'investigations de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour avoir hébergé, à la demande de sa fille, une jeune femme fichée "S" pour radicalisation islamiste. Cette même jeune femme, en détention provisoire depuis octobre 2017, a déjà été mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste pour avoir aidé une candidate au départ en zone syro-irakienne. Une procédure distincte de l'enquête sur le double assassinat de Magnanville mais qui a permis la découverte en octobre 2017 parmi ses affaires, lors d'une perquisition, de la fameuse clef USB.
Plus de 2600 noms de policiers ?
Selon Le Point, qui a révélé l’information, ce fichier contiendrait une liste de plus de 2600 policiers, en particulier des agents des services de renseignements, points qui n'ont pas à ce stade été confirmés de source indépendante. La jeune femme a été extraite lundi de son lieu de détention pour être mise en garde à vue, comme les cinq autres personnes. En 2016 l'IGPN n'avait finalement rien trouvé à reprocher à la fonctionnaire de police mais elle avait dû renoncer à sa fonction syndicale au sein d'Alliance. Aujourd'hui, les investigations visent à préciser le rôle que cette policière et les cinq autres personnes en garde à vue ont pu respectivement jouer dans l'affaire de Magnanville.
A ce jour, trois hommes ont été mis en examen dans ce dossier, dont deux pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, Charaf-Din Aberouz et Saad Rajraji. Le troisième, Mohamed Lamine Aberouz, est le frère du premier. Il a été mis en examen en décembre 2017 pour complicité d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste, participation à une association de malfaiteurs terroriste et complicité de séquestration d'un mineur de moins de 15 ans. Son profil génétique a été mis en évidence sur l'ordinateur portable des victimes utilisé par l'assassin présumé, Larossi Abballa, pour revendiquer ce double assassinat.
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