Le procès de l'attentat de Nice

Attentat de Nice : 1er rendez-vous judiciaire pour la policière municipale niçoise accusée de diffamation par Cazeneuve

par Maud VALLEREAU
Publié le 4 janvier 2017 à 7h00, mis à jour le 4 janvier 2017 à 9h37
Attentat de Nice : 1er rendez-vous judiciaire pour la policière municipale niçoise accusée de diffamation par Cazeneuve

JUSTICE - Sandra Bertin, la policière municipale niçoise qui avait assuré avoir subi des "pressions" de la part du ministère de l'Intérieur afin de modifier un rapport après l'attentat du 14 juillet, a rendez-vous au palais de justice de Paris ce mercredi après-midi. Une audience sur la forme qui fait suite à la citation directe déposée par Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'Intérieur.

Quelques jours après l’attentat de Nice, les accusations  de la policière municipale avaient provoqué la colère du ministre de l’Intérieur de  l'époque, Bernard Cazeneuve. Lequel avait déposé une citation directe pour "diffamation". Cinq mois et demi plus tard, Sandra Bertin est convoquée ce mercredi devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, indique Nice Matin

Mais il ne sera pas question du fond de cette affaire qui avait alimenté la polémique autour de la sécurité mise en place le 14 juillet à Nice. Il s'agit "d'une audience de procédure durant laquelle le tribunal va simplement constater qu'il est saisi d'une citation directe  (ndlr : saisine directe du tribunal sans passer par la case parquet) à l'encontre de notre cliente" précise ainsi à LCI le cabinet qui la défend. Seront également fixés les modalités et le calendrier des audiences ultérieures. 

Polémique autour du dispositif policier

Quelques jours après l'attentat sur la promenade des Anglais, la jeune femme, en poste au centre de supervision urbain (CSU) à Nice, avait affirmé avoir subi des "pressions" du ministère de l'Intérieur afin de modifier un rapport sur le dispositif policier mis en place ce soir-là. Elle avait notamment accusé un "commissaire de police", envoyé selon elle par la place Beauvau, ainsi qu'une personne du cabinet ministériel qu'elle avait eu au téléphone de lui avoir demandé "de faire apparaître sur certains endroits des positions de la police nationale" et de rédiger un rapport "modifiable".

Des incriminations"indignes" s’inscrivant "dans la suite des polémiques que certains élus de Nice ont souhaité entretenir puis alimenter chaque jour depuis le terrible attentat du 14 juillet" avait immédiatement répliqué Bernard Cazeneuve. Le procureur de Paris, François Molins, avait pour sa part assuré que c'est sous sa "seule autorité et pour les besoins de l'enquête en cours que le 15 juillet, deux brigadiers chefs (avaient) été envoyés au CSU de Nice". "Contrairement à ce que Mme Bertin affirme, ce n'est en aucun cas le cabinet du ministre de l'Intérieur qui a envoyé un commissaire au CSU’ ou qui aurait eu des échanges avec elle", avait alors conclu dans son communiqué le ministre de l'Intérieur qui, "en conséquence", avait porté plainte pour "diffamation". 

"Émissaire du ministère"

Sandra Bertin, secrétaire générale du Syndicat autonome de la fonction publique territoriale de Nice et cosignataire d'une lettre ouverte au Premier ministre Manuel Valls déplorant le manque de considération du gouvernement pour la police municipale, n’avait pas révélé dans la presse l’identité de "l’émissaire du ministère", préférant réserver son nom à la justice. Mais selon les informations d’Europe 1, il ne s’agissait pas d’une personne du cabinet ministériel mais d’une commissaire de police travaillant à l'état-major de la direction centrale de la sécurité publique. "Son rôle consiste à centraliser les informations sur tous les principaux faits qui surviennent en France, dans le but de transmettre des notes internes à son directeur central et au directeur général de la police. C'est ce qu'on appelle la 'remontée d'information'. Une procédure quotidienne, pratiquée sur tous types d'affaires", avait alors expliqué la radio. 

 

Sandra Bertin avait maintenu ses propos, le ministre de l’Intérieur, sa plainte. "Un acharnement scandaleux contre une policière municipale exemplaire", avait alors dénoncé Chrisitian Estrosi, l'ex-maire de Nice, aujourd'hui premier adjoint. Lequel a lui aussi annoncé le dépôt d’une plainte contre Mediapart après la publication d'un article sur les repérages effectués par l'auteur de l'attentat commis le 14 juillet. Le site internet, qui s'appuie sur les images des caméras de vidéosurveillance de la ville, a mis en lumière les onze passages réalisés dans les jours précédant l'attaque par le terroriste Mohamed Lahouaiej Bouhlel sur la promenade des Anglais au volant d'un poids lourd avec lequel il a tué 86 personnes. Dans cette zone, la circulation des camions était formellement interdite. 

Depuis l'attentat de Nice, la demande de dispositifs anti-voitures béliers explosentSource : Sujet JT LCI
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