Attentat de Nice en 2016 : sept hommes et une femme devant la justice terroriste

Publié le 11 novembre 2020 à 7h18, mis à jour le 11 novembre 2020 à 7h57
Camion utilisé par le terroriste pour tuer plus de 80 personnes en juillet 2016 à Nice. Huit personnes ont été envoyées devant la justice dans le cadre de cette affaire.

Camion utilisé par le terroriste pour tuer plus de 80 personnes en juillet 2016 à Nice. Huit personnes ont été envoyées devant la justice dans le cadre de cette affaire.

Source : Valery HACHE / AFP

JUSTICE - Plus de quatre ans après la sanglante attaque sur la promenade des Anglais, les juges d'instruction ont ordonné le procès de huit personnes devant une cour d'assises spéciale.

Huit suspects devant la justice pour complicité dans l'attaque sanglante à Nice en 2016. Quatre ans après le terrible attentat de   la promenade des Anglais, qui avait fait 86 morts, les juges d'instruction ont ordonné le procès de plusieurs personnes - sept hommes et une femme - dont trois pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Ces derniers sont soupçonnés d'avoir eu "conscience de l'existence d'un projet" d'attaque de la part de l'assaillant de 31 ans. Ces trois individus étaient aussi mis en examen pour "complicité d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste", mais les juges ont abandonné cette qualification plus lourde. Les magistrats ont estimé que les trois hommes n'avaient en effet pas "de connaissance précise du projet terroriste", pas plus que du "moment de sa réalisation".

Des qualifications qui contentent toutes les parties

La défense des trois principaux succès s'est réjoui de l'allègement des charges. "C'est à juste titre que les juges d'instruction ont écarté tout soupçon de complicité", saluent notamment maîtres Chloé Arnoux et Florian Francois Jacquemin, ajoutant que la "faiblesse des charges encore retenues ne pourra résister à l'exigence probatoire du procès d'assises". Adélaïde Jacquin et Xavier Nogueras ont, eux, argué que rien ne démontrait que leur client "avait ne serait-ce qu'une vague conscience du projet terroriste". Les parties civiles se sont, elles, contentées des accusations retenues alors même qu'elles craignaient l'abandon de toute qualification terroriste. Le maintien de la qualification terroriste constitue dans l'immédiat "une satisfaction", a ainsi réagi Jean-Claude Hubler, président de l'association Life for Nice.

Suicide de l'un des mis en cause

Les cinq autres accusés sont aussi renvoyés aux assises, mais uniquement pour des délits de droit commun, liés à la fourniture d'une arme au terroriste par le biais d'un intermédiaire. Selon les juges, "aucun élément (ne) démontre leur connaissance, même imprécise du projet terroriste". Quatre des accusés sont actuellement détenus, deux autres sont sous contrôle judiciaire tandis que deux autres sont en fuite et font l'objet de mandats d'arrêt datant d'avril et juillet. A noter que deux autres individus étaient, à l'origine, mis en cause dans ce dossier. L'un d'entre eux a bénéficié d'un non-lieu quand un autre s'est suicidé en prison. 

Lors de la soirée du 14 juillet 2016 à Nice, un homme tunisien avait fauché en l'espace de quatre minutes 86 personnes, dont des enfants et des touristes, au volant d'un camion. Cette attaque, découle selon les magistrats anti-terroristes, découle des "préconisations" du groupe état islamique. 865 personnes ou associations se sont constituées parties civiles dans cette enquête sur une attaque qui avait suscité une émotion internationale.


Maxence GEVIN

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