Attentat de Nice : ouverture "imminente" d’une information judiciaire sur le dispositif de sécurité

Publié le 3 avril 2017 à 19h10
Attentat de Nice : ouverture "imminente" d’une information judiciaire sur le dispositif de sécurité

TERRORISME – Une information judiciaire sur le dispositif de sécurité mis en place le soir de l'attentat du 14-Juillet à Nice devrait être prochainement ouverte.

L’ouverture d’une information judiciaire sur d’éventuelles failles dans le dispositif de sécurité mis en place le soir de l'attentat commis le 14 juillet 2016 à Nice est "imminente". C’est ce qu’a fait savoir lundi à l’AFP le procureur Jean-Michel Prêtre, qui a reçu une plainte avec constitution de partie civile des parents du petit Yanis, 4 ans, tué le soir de l'attaque. Leur action vise la mairie et l'Etat, organisateurs de la sécurité le soir de la fête nationale.

"La plainte est parfaitement légitime et recevable et je ne vois pas pourquoi je m'opposerais à l'ouverture d'une information qui est de droit", a détaillé le procureur qui a demandé "à ce qu'il y ait plusieurs juges d'instruction qui soient saisis".  Le 19 janvier, le parquet avait pris une première décision de classement sans suite, tout en sachant que des familles déposeraient plainte. 

Demande de dépaysement du dossier

Les parents du petit garçon ont également demandé le dépaysement de l’affaire, leur avocat Yassine Bouzrou accusant le parquet de blocage. Les liens de travail du parquet avec la mairie et la préfecture, notamment sa participation aux réunions préparatoires sur les risques d'attentat avant le 14-Juillet, pourraient selon Me Bouzrou compromettre l'objectivité de l'enquête. Le procureur n’a pas souhaité s’exprimer sur ce dépaysement dont la cour d'appel d'Aix-en-Provence doit statuer sous 10 jours. 

"Pour que l'infraction pénale (jusqu’à 5 ans d’emprisonnement pour mise en danger de la vie d’autrui, ndlr) soit constituée, il ne faut pas simplement avoir été imprudent ou avoir commis une erreur mais il faut avoir eu conscience d'un risque important, que la couverture de ce risque ait été prévue et que le responsable ait sciemment décidé qu'il n'en ferait rien. Ce n'est pas ce qui a été constaté dans cette affaire", avait déclaré le procureur en janvier.

Un éventuel attentat au camion-bélier avait été envisagé pour l'Euro-2016 de football, en particulier sur la partie dite de la Fan Zone, mais pas pour le 14-Juillet. Ce soir-là, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a foncé dans la foule avec son camion sur la promenade des Anglais. 30.000 personnes assistaient au feu d'artifice, 86 ont perdu la vie et 450 ont été blessées. 


La rédaction de TF1info

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