ENQUETE – Une semaine après l’attentat commis sur le marché de Noël de Strasbourg qui a fait 16 victimes dont cinq sont décédées, les investigations se poursuivent. Les enquêteurs cherchent notamment à savoir comment le tueur du Bas-Rhin s’est fourni le revolver de marque Lebel datant du 19e siècle.
L’enquête avance et les pièces du puzzle s’assemblent à mesure que le jours avancent. Une semaine après l’attentat de Strasbourg qui a fait cinq morts et onze blessés, neuf personnes au total ont été placées en garde à vue sur cette courte période. Six d’entre elles ont été levées ce week-end.
Lundi, un homme a été mis en examen et placé en détention provisoire tandis que deux autres étaient placés en garde à vue. Tous sont soupçonnés d’avoir aidé le tueur Cherif Chekatt à se fournir son arme. LCI fait le point ce lundi sur les éléments connus au sujet de ce revolver.
Un rappeur placé en détention provisoire
Lundi 17 décembre, un homme âgé de 37 ans, Audrey M., a été mis en examen pour "participation à une association de malfaiteurs terroristes criminelle" et "acquisition, détention et cession d’armes de catégorie B par au moins deux personnes en relation avec une entreprise terroriste". Il a été placé en détention provisoire. Originaire du quartier de Hautepierre, Audrey M., connu dans le milieu du rap strasbourgeois sous le nom de scène "1pulsif", est soupçonné d'avoir joué un rôle dans la fourniture du revolver de la fin du XIXe siècle utilisé par Cherif Chekatt lors de l'attentat qui a fait cinq morts et onze blessés.
Audrey M. aurait également avoué avoir hébergé le tueur Cherif Chekatt dans les nuits précédant l’attentat, selon nos confrères des Dernières nouvelles d’Alsace. Les deux hommes, qui se sont connus lors d'un séjour en prison, auraient été ensemble jusqu’en début d’après-midi, le jour de l’attentat.
Deux gardes à vue en cours
Lundi 17 décembre également, deux autres hommes ont été interpellés et placés en garde à vue, eux aussi soupçonnés d'avoir aidé le tueur de Strasbourg à se fournir son arme. Les policiers de la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) ont interpellé ce jour-là deux amis proches de Cherif Chekatt à Strasbourg.
Arme du 19e siècle
Dès vendredi, le procureur de la République de Paris Rémy Heitz avait indiqué que le travail des enquêteurs consisterait notamment à déterminer si oui ou non, Cherif Chekatt, avait bénéficié de l'aide de complices dans la préparation ou la réalisation des ses actes.
La façon dont Cherif Chekatt a pu se procurer le revolver de marque Lebel de calibre 8 mm fait partie des principaux axes d’investigation. "Cette arme de poing était en effet utilisée par les officiers français durant la Première guerre mondiale. Mais même s’il s’agit d’un vieux revolver à barillet dont la maniabilité intrigue les experts, il ne s’agit pas d’une arme se trouvant facilement dans les bourses d’amateurs, où peuvent s’acheter librement de nombreuses armes anciennes sous certaines conditions", peut-on lire dans Le Monde ce mardi.
Le revolver a été ramassé jeudi soir au niveau du 74 rue du Lazaret à Neudorf à Strasbourg, à côté du corps dans vie de Cherif Chekatt. C'est là que le tueur de Strabourg a été neutralisé par des policiers après 48 heures de cavale. Son décès a été constaté à 21h05.