Le procès de l'attentat de Nice

Un an après l’attentat de Nice (4/5) : les troubles de la personnalité de Bouhlel

par William MOLINIE
Publié le 14 juillet 2017 à 14h25, mis à jour le 14 juillet 2017 à 14h33
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Source : Sujet JT LCI

ENQUÊTE – LCI a pu consulter l'intégralité de la procédure judiciaire de Nice. Un an après, nous revenons sur les zones d'ombre et les progrès de l'enquête. Dans ce quatrième volet, nous nous intéressons à la personnalité "borderline" de l’auteur de la tuerie. L’enquête s’est désormais déplacée en Tunisie où les policiers ont recueilli les témoignages de sa famille et de son ancien psychologue, qui l’avait diagnostiqué schizophrène quand il avait 19 ans…

Fasciné par la violence, sadique et obsédé par le sexe. Les témoignages de ses connaissances à Nice, de sa femme et sa belle-famille ainsi que les personnes qui l’ont croisé à la salle de sport convergent tous vers un point : l’instable personnalité de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. "La prof de Salsa […] l’avait déjà mis plusieurs fois dehors parce que Mohamed draguait avec beaucoup d’insistance toutes les filles du cours", raconte aux policiers une ancienne cliente de la salle de sport où le tueur de Nice avait ses habitudes.

L’homme est décrit comme un "dragueur, un obsédé sexuel". "Il ne parlait que de ça, c’était sa principale caractéristique", poursuit-elle. "Etait-il dépressif ?", questionne l’enquêteur. "Pas du tout. Il était assez froid, ironique, tout tournait autour du sexe", ajoute-t-elle.

Des investigations en Tunisie pour éclairer "l’état psychotique"

Outre cet attrait prononcé pour le sexe, l’enquête a mis en évidence la fascination de ce livreur pour l’ultra-violence. Son ex-femme, qu’il battait, a raconté l’enfer de son quotidien avec un mari qui déféquait dans la chambre de ses enfants et urinait sur ses pieds en pleine nuit.

Selon nos informations, l’enquête s’est très récemment déplacée en Tunisie où des investigations ont été menées pour retrouver et interroger la famille de Lahouaiej-Bouhlel, dans le but d’éclairer "l’état psychotique" du tueur. Son père a d’ailleurs été entendu ainsi qu’un psychiatre tunisien de Sousse qui l’avait diagnostiqué schizophrène lorsqu’il avait 19 ans. A l’époque, le médecin avait relevé des "troubles psychotiques"

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"Il m’a dit qu’il allait voir le feu d’artifice, sans préciser s’il y allait en famille"

"Il a clairement un profil psychologique instable. Le médecin explique qu’il a des troubles de l’identité. A cela, vous mêlez un environnement de voyous, un brin de troubles de la sexualité. Cela fait un cocktail explosif", souligne auprès de LCI une source proche des services de renseignement. Qui s’inquiète : "Il n’est pas le seul dans ce cas-là, d’autres relèvent de la psychiatrie mais ne sont pas suivis."

Reste que si l’enquête a mis en lumière une personnalité instable, aucun élément ne permet d’expliquer le passage à l’acte soudain. Quelques heures avant de se lancer au volant de son camion sur la Promenade des Anglais, Bouhlel déjeune chez sa tante. "Il était comme d’habitude, peut-être un peu plus silencieux encore que d’habitude. Il a mangé rapidement […], m’a dit qu’il allait voir le feu d’artifice, sans préciser s’il y allait en famille", raconte-t-elle aux enquêteurs. De son côté, l’autopsie n’a révélé, selon nos informations, aucune trace de drogue ou d’alcool.


William MOLINIE

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