PROCÈS - Suite du procès des protagonistes de l’attentat raté aux abords de Notre-Dame de Paris en septembre 2016 devant la cour d’assises spéciale. Mardi, c’est la personnalité de l’une des accusées, Inès Madani, qui a été abordée en détails. Et sa détermination a marqué les esprits.
Certes l’attentat à la voiture piégée près de la cathédrale Notre-Dame de Paris a échoué le 4 septembre 2016. Mais Inès Madani n’en a pas moins gardé une détermination à toute épreuve dans les heures et les jours qui ont suivi. Ainsi, les enquêteurs se sont aperçus que la jeune fille, âgée de 19 ans au moment des faits, n’a cessé d’envisager une autre action violente juste après l’échec de Notre-Dame.
En quête d'un autre "projet" après l'attentat déjoué de Notre-Dame
"On attendait des nouvelles de Rachid Kassim, le propagandiste de EI (Etat Islamique), qui avait déjà inspiré l'assassinat d'un policier et de sa femme à Magnanville en juin 2016, puis, le mois suivant, celui du Père Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, en Normandie, s’est contenté d’indiquer Inès Madani devant la cour d’assises spéciale mardi. On ne savait pas ce qu'on allait faire." Une chose est sûre, la jeune femme demeurait déterminée puisqu’elle disposait dans un appartement de l’Essonne du matériel pour confectionner des cocktails molotov et portait sur elle une prestation d'allégeance au groupe Etat islamique (EI) qui disait notamment : "Je vous attaque dans vos terres afin de marquer les esprits et de vous terroriser".
Quatre jours après la tentative d’attentat, Inès Madani a été arrêtée en compagnie d’Amel Sakaou et de Sarah Hervoët. Traquées par les services de police, les jeunes femmes ont opposé une résistance farouche, preuve de leur détermination. "C'était soit elle, soit moi", a expliqué à la cour le policier qui a tiré deux fois sur Inès Madani, la touchant au pied et à la cuisse lors de l’interpellation. "Je lui criais de jeter son couteau et de s'allonger, mais elle n'a pas obtempéré, a également affirmé le policier. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi déterminé. (...) On ne s'attendait pas à une telle véhémence de la part d'une jeune fille de son âge."
Vous êtes dépravée !
Un témoin lors du procès, mardi
Après avoir remercié le policier qui l’a blessée - "A ce moment-là, je voulais mourir. Je remercie cet agent de ne pas m'avoir laissée mourir" - puis s’être excusée, Inès Madani, qui encourt la perpétuité, a dû faire face aux témoignages de personnes qu’elle a approchées lors de sa cavale du côté de Sarcelles juste après la tentative avortée de Notre-Dame. Elle a notamment écouté la colère d’une femme qui l’a aidée sans savoir à qui elle avait à faire avant d’avoir elle-même des problèmes avec les services de police pendant l’enquête en subissant une garde à vue. "Tout ça m'a porté préjudice, a crié la femme témoin. (...) Je suis musulmane. Vous salissez le mot islam. (...) Vous avez une perversion extrême en vous. (...) Vous êtes dépravée ! Il faut vous faire soigner !" A ces mots, Inès Madani n’a opposé aucune réaction.
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