Deux soutiens présumés des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly, les auteurs des attaques djihadistes de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher, sont jugés en appel ce lundi 12 septembre.Le procès se déroulera jusqu'au 21 octobre.
La cour d'assises spéciale va tenter de soupeser le degré de responsabilité de chacun dans la préparation des attentats. Deux soutiens présumés des frères Saïd et Chérif Kouachi et d'Amedy Coulibaly - les auteurs des attaques djihadistes de la rédaction de Charlie Hebdo et du magasin Hyper Cacher qui avaient tué 17 personnes, du 7 au 9 janvier 2015 - sont jugés en appel ce lundi 12 septembre et jusqu'au 21 octobre, deux ans après leur premier procès.
Ali Riza Polat, Franco-Turc de 37 ans contre lequel pèsent les charges les plus lourdes et qui encourt la perpétuité, avait marqué la première audience "historique" par ses coups d'éclat et ses invectives. Les juges l'avaient condamné à trente ans de réclusion criminelle pour complicité des crimes commis par les Kouachi et Coulibaly. Le second accusé, Amar Ramdani, avait lui écopé de la peine maximale de 20 ans de réclusion pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Les deux hommes, qui avaient vivement contesté tout lien avec les attaques, avaient fait appel, ainsi que le parquet. Leur nouveau procès doit s'ouvrir dans la matinée avec l'examen de questions de procédure.
"Erreurs d'une chaîne judiciaire"
La défense d'Ali Riza Polat entend notamment demander l'exploitation de documents négligés selon elle à l'époque par les enquêteurs. L'instruction titanesque et les débats en première instance n'ont pas permis de dissiper toutes les zones d'ombre entourant les attentats, du circuit des armes aux commanditaires des tueries commises au nom d'Al-Qaida dans la péninsule arabique (Aqpa) pour les Kouachi, et de l'Etat islamique (EI) pour Coulibaly. Ali Riza Polat est notamment soupçonné d'avoir organisé la recherche d'armes pour Amedy Coulibaly et d'être intervenu à tous les stades des préparatifs des attaques, ce qu'il rejette en bloc.
"Ali Riza Polat a été indûment accusé de complicité terroriste à la dernière minute", estiment ses avocats, Mes Moad Nefati et Rachid Madid. "Ce procès sera l'ultime occasion de corriger les erreurs d'une chaîne judiciaire dépassée par l'ampleur de ces attentats, et de revenir à la raison quant au rôle exact de M. Polat, délinquant de droit commun à qui l'on a attribué à tort un rôle qu'il n'a jamais joué", font-ils valoir. Amar Ramdani est lui accusé d'avoir fourni des armes à Amedy Coulibaly, qu'il avait connu en prison, et d'avoir financé les attentats, ce dont il se défend.
Environ 80 témoins sont cités à comparaître. Parmi eux, la majorité des neuf hommes définitivement condamnés à l'issue du procès qui s'était tenu à l'automne 2020, à des peines allant de quatre à dix-huit ans de prison. Aucun d'entre eux n'avait fait appel. Les proches des victimes et les rescapés des attaques sont attendus dès jeudi à la barre, d'où ils feront revivre l'horreur des crimes qui ont décimé la rédaction du journal satirique, tué une policière municipale à Montrouge, ainsi que des clients et employés d'une supérette juive. Au total, près de 300 personnes sont parties civiles.
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