13-NOVEMBRE - Mohamed Abdeslam exhorte son frère, le dernier membre encore encore en vie des commandos du 13-Novembre, à collaborer avec la justice. Depuis son incarcération à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, Salah Abdeslam a décidé de se murer dans le silence.
"Je demande à mon frère de s'exprimer." Mohamed Abdeslam a demandé lundi à son frère Salah, suspect-clé des attentats de Paris et Saint-Denis, de "s'exprimer", alors que celui-ci a choisi de garder le silence, selon ses avocats. "Lors de mes visites en Belgique, j'ai vraiment eu un Salah Abdeslam qui était prêt à s'exprimer. (...) Quelques mois après, c'est une autre personne que j'ai en face de moi, j'ai effectivement pu constater que Salah était plus en retrait, qu'il était plus renfermé sur lui-même", a déclaré Mohamed Abdeslam ce lundi au micro de RTL.
Convaincus que Salah Abdeslam, placé à l'isolement et surveillé 24h/24 par vidéo dans la prison de Fleury-Mérogis, en banlieue parisienne, ne collaborera pas avec la justice et "appliquera le droit au silence" jusqu'au bout, ses avocats ont annoncé la semaine dernière qu'ils renonçaient à le défendre.
Ses conditions de détention le renferment sur lui-même
Mohamed Abdeslam, ce lundi
"Cette incarcération, toutes ces conditions qui sont extrêmement difficiles de détention, le renferment sur lui-même et j'ai parfois même l'impression qu'il est quelque part encore plus radicalisé que déradicalisé", a affirmé Mohamed Abdeslam au sujet de son frère, en disant lui rendre visite tous les trois mois. Il a expliqué attendre "beaucoup" du procès, mais "si c'est pour avoir un Salah Abdeslam derrière un box où il ne s'exprime pas, ce sera une déception pour nous tous".
Salah Abdeslam, Français de 27 ans ayant grandi en Belgique, a été selon les enquêteurs au coeur des préparatifs des attentats les plus meurtriers jamais commis en France, qui ont fait 130 morts. Après quatre mois de cavale à Bruxelles, il a été arrêté le 18 mars avant d'être remis le 27 avril à la justice française, qui l'a mis en examen notamment pour assassinats terroristes. L'autre frère de Mohamed et Salah, Brahim, s'était fait exploser dans un café parisien le soir du 13 novembre.