TERRORISME - L'un des suspects clés dans l'enquête sur les attentats du 13 novembre 2015, Osama Krayem, a été mis en examen, lundi 11 juin à Paris. Il était détenu depuis deux ans en Belgique.
Un témoin central des attaques du 13-Novembre devant la justice française. Osama Krayem a été brièvement remis à la France par la Belgique lundi pour être mis en examen dans l'enquête qui cherche à comprendre le rôle précis de cet homme, qui aurait participé aux préparatifs du commando qui a ensanglanté les rues de la capitale française et de Saint-Denis en 2015.
Détenu en Belgique depuis son arrestation le 8 avril 2016, après qu'il a renoncé à se faire exploser dans le métro bruxellois, Osama Krayem a été entendu par les juges antiterroristes français. Conformément au mandat d'arrêt émis contre lui en novembre 2016, les magistrats l'ont mis en examen, notamment pour "complicités" d'assassinats, de tentatives d'assassinats et de séquestration "en relation avec une entreprise terroriste", pour son rôle dans les attentats en France, a annoncé une source judiciaire.
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Son ADN retrouvé dans plusieurs caches belges
Comme d'autres membres de la cellule djihadiste, cet homme de 25 ans né en Suède de parents réfugiés syriens avait rejoint la Syrie à partir de 2014 avant de regagner l'Europe en profitant des routes ouvertes pour les migrants. Il avait été pris en charge dans la nuit du 2 au 3 octobre 2015 en Allemagne par Salah Abdeslam, dernier membre encore en vie des commandos parisiens, en compagnie de deux autres protagonistes de la cellule: Sofiane Ayari, incarcéré en Belgique et lui aussi réclamé par les juges français, ainsi qu'Ahmad Alkhald, soupçonné d'être le principal artificier et toujours recherché.
L'audition d'Osama Krayem, huitième suspect remis par les autorités belges dans ce dossier, était très attendue alors que des questions demeurent sur le rôle qu'il a joué dans la préparation des attaques du 13-Novembre. Des questions déjà abordées devant les enquêteurs belges, notamment concernant la fabrication des explosifs, qu'il nie avoir fabriqués. Concernant les attaques de Bruxelles, Krayem est soupçonné d'avoir acheté les sacs pour transporter le TATP utilisé par les trois kamikazes de l'aéroport de Zaventem et du métro. Les enquêteurs l'ont en outre longuement interrogé sur son mystérieux aller-retour en car de Bruxelles à Amsterdam, le 13 novembre 2015, en compagnie de Sofiane Ayari, quelques heures avant les tueries parisiennes.
Seule certitude : son ADN a été retrouvé dans plusieurs caches belges ayant hébergé les commandos de Paris, notamment dans la planque bruxelloise ayant servi d'atelier pour fabriquer leurs ceintures explosives puis de lieu de repli d'Abdeslam durant sa cavale. Au total, une quinzaine de suspects sont mis en examen ou visés par un mandat d'arrêt dans l'enquête française.