ENQUÊTE - Au lendemain du carnaval organisé à Marseille, au moins quatre personnes vont être jugées en comparution immédiate, notamment pour "des faits de violence", a indiqué la procureure de la République, spécifiant qu'une enquête était également menée sur l'organisation de cette manifestation non déclarée.
"Des actes irresponsables", une "attitude égoïste", "des dégradations absolument insupportables" : les condamnations ont fusé ce lundi, au lendemain d'un carnaval organisé à Marseille, où 6500 personnes, pour la plupart non masquées, ont défilé, en totale violation des règles sanitaires contre le Covid-19. Cette manifestation a donné lieu à "des dégradations absolument insupportables", avec "des attaques aussi contre les forces de l'ordre" et "des caméras de vidéoprotection brûlées", a dénoncé de son côté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en déplacement à Châteauroux (Indre).
Cinq procédures en cours
Selon le ministère de l'Intérieur, plusieurs dizaines de personnes ont été verbalisées, pour non-port du masque notamment, et neuf ont été interpellées, quand ce "carnaval de la Plaine", le surnom de la place Jean-Jaurès d'où est parti le défilé dimanche, a commencé à dégénérer en fin d'après-midi, avec du mobilier urbain saccagé et des poubelles brûlées. Sept étaient encore en garde à vue lundi après-midi, selon le parquet de Marseille.
"Dès demain (mardi), il y aura des comparutions immédiates" devant la justice à Marseille, a précisé Gérald Darmanin, en dénonçant la présence de "400 personnes de l'ultra-gauche, extrêmement violentes", parmi les carnavaliers. Cinq procédures sont en cours et quatre personnes seront jugées en comparution immédiate, notamment pour "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique sans ITT, port d'arme de catégorie D, destruction par incendie de container poubelle, rébellion et refus de signalisation. Parmi ces quatre personnes, trois sont extérieures à la ville de Marseille", a indiqué le parquet de Marseille.
La procureure de la République, Dominique Laurens, a spécifié, dans un communiqué, qu'une enquête était également menée sur l'organisation de cette manifestation non déclarée. Par ailleurs une enquête a été ouverte sur des dégradations commises sur un manège pour enfants, sur des caméras de vidéo surveillance et sur des tags commis rue d’Aubagne.
100.000 euros de dégâts
L'adjoint à la sécurité de la ville de Marseille, Yannick Ohanessian, a une nouvelle fois appelé l'État à donner "des moyens supplémentaires à la ville de Marseille pour faire respecter le port du masque et les gestes barrière", en amont d'une saison estivale "qui risque d'être très, très difficile". "Il ne faut pas reproduire les mêmes erreurs que l'été dernier", a-t-il insisté, en affirmant que "Marseille ne (serait) pas une ville touristique anti-masque". Il a également confirmé que la ville de Marseille avait porté plainte après ce carnaval, "pour dégradations et pour actes de violences aggravées sur la voie publique". Selon la Soleam, la société locale d'aménagement de "la Plaine", la facture pour remettre en état le chantier, qui devait être livré très bientôt, va s'élever à environ 100.000 euros.
Du côté des soignants, meurtris par cette démonstration de force, il est "évident qu'il va y avoir un rebond dans les contaminations" après ce carnaval sauvage", a estimé lundi le professeur Laurent Papazian, chef de réanimation à l'hôpital Nord, sur France Bleu Provence. Selon les derniers chiffres de l'hôpital public à Marseille, 83 patients Covid étaient en réanimation dans les services de l'AP-HM, soit un plus haut depuis le 1er décembre.
Marseille et les Bouches-du-Rhône ne sont pour l'instant pas concernés par les nouvelles restrictions entrées en vigueur samedi pour au moins quatre semaines dans 16 départements dont les Alpes-Maritimes proches.
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