Beauvau de la sécurité : "plus de bleu", "contrôle parlementaire", académie de police... Ce qu'il faut retenir des mesures annoncées par Emmanuel Macron

Publié le 14 septembre 2021 à 12h50, mis à jour le 14 septembre 2021 à 14h48

RÉSUMÉ - Emmanuel Macron a conclu ce mardi le Beauvau de la sécurité. Depuis Roubaix, le chef de l'État a annoncé plusieurs mesures "substantielles" et des changements qu'il souhaite "radicaux" pour améliorer les conditions de travail des forces de l'ordre.

Emmanuel Macron a clôturé ce mardi dans les Hauts-de-France la vaste consultation du Beauvau de la sécurité. Dans un discours tenu à l'école nationale de police de Roubaix devant des policiers et gendarmes, mais aussi un parterre d'élus dont Xavier Bertrand, le président de la République a fait plusieurs annonces et promis plusieurs mesures pour améliorer le quotidien des forces de l'ordre. 

Ces dernières seront financées par un budget supplémentaire de 500 millions d'euros en 2022. Au total le budget du ministère de l'Intérieur augmentera de 1,5 milliard d'euros en 2022, a annoncé le chef de l'Etat en présentant les conclusion de cette vaste concertation sur la sécurité. Les 500 millions d'euros constituent une rallonge par rapport à la hausse de 900 millions annoncée par le Premier ministre Jean Castex fin juillet.

Voici les principales mesures annoncées : 

 • "Simplification drastique" de la conduite des enquêtes. Il faut "repenser les grands équilibres de la procédure pénale", a déclaré le chef de l'Etat, en demandant au Garde des Sceaux de lui proposer "d'ici trois mois", "des mesures très concrètes".

• Une loi de programmation et d'orientation pour la sécurité intérieure (Lopsi) présentée début 2022. Emmanuel Macron a demandé au ministre de l'Intérieur de préparer cette "Lopsi", qui ne pourra pas être votée sous ce quinquennat.

Des rapports publics

• Création d'"une instance de contrôle parlementaire des forces de l'ordre",  en réponse aux critiques visant l'IGPN et l'IGGN (police et gendarmerie) dont les rapports seront désormais "rendus publics". "Nous devons tendre à l'irréprochabilité (...) Quand il y a des fautes, elles doivent être sanctionnées, quand on aime nos forces de l'ordre, on ne leur passe pas tout", a indiqué le Président. "Voilà pourquoi je proposerai aux présidents des chambres parlementaires que, sur le modèle de la délégation parlementaire au renseignement, soit créée une instance de contrôle parlementaire des forces de l'ordre qui pourra procéder à l'évaluation de leur action."

• Mise en place d'un "centre de formation" sur le maintien de l'ordre pour les policiers, dont l'action a été critiquée lors des manifestations, notamment pendant le mouvement des Gilets jaunes. Ce centre, basé en région parisienne, sera à l'image de celui existant déjà pour les gendarmes à Saint-Astier (Dordogne), a précisé le chef de l'Etat.

"Plus de bleu" sur le terrain

"Doubler en dix ans" la présence sur le terrain des "policiers et des gendarmes" car Emmanuel Macron veut "plus de bleu" dans la rue. Il a notamment demandé qu'une réforme des horaires des forces de sécurité soit présentée au début de l'année 2022 pour permettre un accroissement de leur présence sur le terrain. 

• De nouvelles tenues. Les forces de l'ordre auront un nouveau "polo modernisé" et un calot au lieu de la casquette à partir du premier trimestre 2022. Ce nouvel uniforme, fabriqué en France et élaboré après un appel aux écoles de mode et de design, fait partie "de la considération que nous vous devons", a dit le chef de l'Etat.

• Mise en place des plaintes en ligne dès 2023.

• Un nouveau schéma national de maintien de l'ordre présenté d'ici à novembre. La question du maintien de l'ordre est devenue particulièrement épineuse depuis 2016, année des manifestations contre la loi travail, et, surtout, 2018-2019 avec le mouvement des Gilets jaunes, émaillé de violences et de dégradations, ainsi que de manifestants éborgnés par l'utilisation de LBD (lanceur de balle de défense) par les forces de l'ordre.

Le Beauvau, rythmé pendant sept mois par huit tables rondes - sur le thème de la formation, de l'encadrement ou encore de la captation vidéo - avait été lancé après le tabassage de Michel Zecler, producteur de musique noir, en novembre 2020 à Paris.


La rédaction de TF1info

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