Besançon: un magistrat soupçonné d'avoir proposé sa fille de 12 ans pour des rapports sexuels

Publié le 12 juin 2020 à 12h17
Besançon: un magistrat soupçonné d'avoir proposé sa fille de 12 ans pour des rapports sexuels

Source : AFP/Illustration

JUSTICE - Un magistrat âgé de 55 ans, ancien juge des enfants, a été mis en examen vendredi dernier pour "provocation non suivie d'effets à la commission de crime de nature sexuelle contre des mineurs". Aux enquêteurs, le quinquagénaire a indiqué que cela relevait du "pur fantasme".

Il a été mis en examen vendredi dernier pour "provocation non suivie d'effets à la commission de crime de nature sexuelle contre des mineurs", faits passibles de sept ans de prison puis a été laissé libre sous contrôle judiciaire.

Ce magistrat de Dijon, ancien juge des enfants, est soupçonné d'avoir proposé sur internet à des inconnus d'avoir des relations sexuelles avec sa fille de 12 ans, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Besançon. Agé de 55 ans, il a reconnu avoir effectivement proposé des relations sexuelles avec sa fille mais affirme que cela relevait de purs "fantasmes" et qu'aucun passage à l'acte n'a eu lieu, ce que l'enquête semble avoir confirmé, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, confirmant des informations d'Europe 1.

Amateurs de soirées libertines

L'affaire a démarré lorsqu'un site libertin proposant des rencontres entre adultes consentants "signale à la justice qu'un individu ne se contente pas de proposer des rencontres entre adultes mais proposerait que sa fille de 12 ans soit associée aux ébats sexuels", a expliqué le procureur. Une enquête est alors ouverte et confiée à l'office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), basée à Paris.

Les investigations permettent de déterminer que le compte proposant l'annonce incriminée appartient à un couple de magistrats dijonnais, friands de soirées libertines. L'affaire est alors dépaysée à Besançon, dont le parquet ouvre en janvier une information judiciaire pour corruption de mineur de moins de 15 ans, selon Etienne Manteaux.

Le 4 juin, les perquisitions menées au domicile et dans les bureaux du couple à Dijon "ont permis d'objectiver l'ensemble de ces faits", a-t-il dit. L'épouse, également magistrate à Dijon, est "hors de cause" car son époux "a expliqué être l'auteur unique des messages" proposant la fille du couple, "expliquant qu'il s'agissait uniquement d'une sphère fantasmatique, ce qui semble confirmé par les autres éléments de l'enquête", a ajouté le procureur. "C'est resté a priori dans la sphère fantasmatique et l'enquête n'a montré aucun passage à l'acte" avec la jeune adolescente, a-t-il poursuivi.

"Interdiction temporaire d'exercer"

La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, "a saisi hier (jeudi) matin le CSM (Conseil supérieur de la magistrature) afin qu'il y ait une interdiction temporaire d'exercice" prononcée à l'encontre de ce magistrat, a-t-on appris auprès de la Chancellerie. Le CSM se prononcera dans un délai de 15 jours.

Le procureur de Besançon doit tenir une conférence de presse sur l'affaire au tribunal judiciaire de Besançon ce vendredi à 15H30.


La rédaction de TF1info

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