Béziers : un homme meurt après son interpellation, notamment pour non-respect du confinement

Publié le 9 avril 2020 à 11h39, mis à jour le 9 avril 2020 à 14h07
Béziers : un homme meurt après son interpellation, notamment pour non-respect du confinement
Source : AFP/Illustration

ENQUÊTE - Un trentenaire est décédé mercredi soir devant le commissariat de Béziers (Hérault) où il venait d'être déposé par des policiers municipaux après avoir été interpellé pour non-respect du confinement et dégradation de véhicules notamment. Une autopsie a été ordonnée pour déterminer les causes de la mort.

Il était un peu plus de 23h31 quand son décès a été constaté mercredi soir. Un peu plus tôt, vers 22h20, la victime, un homme âgé de 33 ans avait été contrôlé dans une rue du centre-ville de Béziers (Hérault) par une patrouille municipale composée de trois policiers pour non-respect des règles du confinement et du couvre-feu qui débute à 21 heures dans la ville. En quelques secondes, la situation aurait mal tournée.

Ce jeudi, le procureur de la république de Béziers Raphaël Balland indique que les trois policiers ont été entendus dans la nuit de mercredi à jeudi en audition libre. "Il résulte de leurs auditions que l'homme décédé avait refusé le contrôle et qu’il aurait adopté à leur rencontre un comportement très agressif justifiant selon eux de procéder à son interpellation. L'homme résistait alors fortement et longuement à l'interpellation. Les policiers municipaux parvenaient difficilement à le menotter puis à le faire entrer à l'arrière de leur véhicule en le maintenant sur le ventre, indique le magistrat ce jeudi dans un communiqué. Un policier municipal se serait alors assis sur les fesses de l'individu encore très excité dans le but de le maintenir jusqu'à sa conduite au commissariat de police de Béziers se trouvant à quelques centaines de mètres du lieu d'interpellation. Il se serait calmé au cours du bref transport, les trois policiers affirmant l’avoir entendu 'ronfler', leur laissant penser qu’il s’était endormi'.

Le procureur relate la suite, selon la version des policiers municipaux: "À l'arrivée de la patrouille de police municipale dans la cour du commissariat, il était constaté que l'individu interpellé était inconscient. Très rapidement des gestes de secours lui étaient prodigués d'abord par des policiers du commissariat, puis par les secours, en vain".

Une autopsie ordonnée

Le procureur de la République de Béziers a ordonné alors l'ouverture d'une enquête "en flagrant délit du chef d'homicide involontaire en confiant les premières investigations au commissariat de police de Béziers". 

"De très nombreuses investigations sont en cours avec notamment des recherches toxicologiques et une autopsie programmée à l’IML de Montpellier dans l'après-midi du vendredi 10 avril 2020, fait savoir le parquet.

 

En fonction des éléments de l'enquête, le parquet envisage de requérir l'ouverture d'une information judiciaire dans les prochains jours afin de poursuivre les investigations sous la direction d'un magistrat instructeur du tribunal judiciaire de Béziers.

Père de trois enfants

Au sujet de la victime, le magistrat détaille que l'homme décédé est né à Béziers. Père de trois jeunes enfants à la garde de leur mère dont il était séparé., il était sans emploi. 

"L'individu était très connu de la police et de la justice. Il avait été condamné à huit reprises depuis 2005, en particulier pour des violences et des vols. Sa dernière condamnation était très récente puisque le 7 avril 2020, soit la veille de son décès, il avait été présenté au parquet de Béziers à l'issue d'une garde à vue pour avoir volé de l'argent dans les mains d’une personne à la sortie d’un distributeur automatique de billets. Il avait alors été condamné à six mois d'emprisonnement ferme, mais sans mandat de dépôt, dans le cadre d'une comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité. Il déclarait alors être domicilié chez sa sœur à Béziers", poursuit le procureur dans son communiqué.


La rédaction de TF1info

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