Bagarre à Orly : Booba VS Kaaris fixés le 9 octobre

Booba et Kaaris en détention provisoire : au tribunal, les deux clans se rejettent la faute

par Amandine REBOURG
Publié le 4 août 2018 à 7h25, mis à jour le 4 août 2018 à 7h50
JT Perso

Source : Sujet JT LCI

JUSTICE - Les 11 prévenus parmi lesquels les rappeurs Booba et Kaaris ont passé la nuit en prison après avoir comparu devant le tribunal de Créteil. Sans suivre les réquisitions de la procureure de la République, le tribunal a ordonné le placement en détention des prévenus… Et renvoyé le procès au 6 septembre prochain.

Les deux rappeurs ont dormi cette nuit derrière les barreaux. Leurs proches impliqués également. Les onze prévenus ont été placés en détention provisoire. Un "clan" ira à Fresnes. L’autre à Fleury-Mérogis. Le président du tribunal a justifié sa décision, prise dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 août par "l’animosité persistante entre les deux groupes", le risque de nouvelles altercations et la nécessité de protéger "l’ensemble des personnes".

Enième épisode  d’une animosité née il y a quelques années et qui a connu son climax mercredi dernier à Orly, dans une salle d’embarquement, lorsque les deux anciens acolytes devenus ennemis, ont provoqué le chaos au milieu des passagers prêts à embarquer. 

"C'est un coup monté"

Après 48h de garde à vue, les onze personnes comparaissaient donc ce vendredi après-midi, dans une salle d’audience pleine à craquer. Par petits groupes, des nombreux jeunes sont venus assister, curieux, à l’audience. Pour Moussa, "c’est un coup monté" cette histoire. Son ami, Ryad n’y croit pas du tout. "Ils auraient jamais monté un truc pour faire le buzz, dans une salle d’aéroport, ils sont pas fous", rétorque le jeune homme. Et chacun d’y aller de sa petite préférence pour l’un ou l’autre des rappeurs, les mines un peu réjouies de croiser les entourages respectifs des rappeurs, dont ils connaissent les visages et les CV sur le bout des doigts. 

Les moins réjouis, ce sont les policiers, appelés en renfort pour sécuriser la centaine de personnes qui veut assister au procès de la semaine. Eux, ne voient pas tellement l’intérêt d’être là : "On préférerait être ailleurs, ici on sert à rien", nous explique l’un d’eux. Chaque entourage des deux artistes prend bien soin de se placer à l’opposé du clan d’en face, en attendant l’audience. Derrière les nombreuses lunettes noires et sous les visières des casquettes, les regards ne se croiseront pas. 

Ce qu'il s'est passé est inexcusable, impardonnable

Booba

Dans la salle habituellement réservée aux procès d'Assises, de plus grande capacité, les deux clans se font face, dans le box des accusés. A 21h30 passées, Kaaris apparaît en t-shirt sombre, Booba en débardeur blanc. Dès le début de l’audience, les deux clans se sont opposés sur les versions. Chacun accusait l’autre d’avoir commencé. Maitre LeBras, avocat de Booba affirme que le groupe d’en face était à l’initiative de cette bagarre. Maitre Kaminski lui, estime que Kaaris a été attaqué par le clan de Booba et que "les caméras disent qu’il n’a rien fait". Les débats n’ont pas abordés le dossier précisément, ni les images de caméras de surveillance dans le détail, mais les avocats ont chacun leur tour, demandé à remise en liberté de leurs clients.

 

Booba déclarera qu’il n’était pas au courant de Kaaris était présent au même endroit, ce jour-là : "Si j’avais su, j’aurais changé les billets, compte tenu de notre passif. J’ai tout fait pour que cela n’arrive pas". "Je suis prêt à payer 50% des dommages et intérêts. Ce qu’il s’est passé est inexcusable… impardonnable", a déclaré l’auto-proclamé Duc de Boulogne. Pour lui, la page est vraisemblablement tournée. "L’abcès avec le rappeur Kaaris est crevé. On va être irréprochable pour la justice et le rap ", a indiqué un peu plus tard ce dernier. 

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"Ca va être la guerre"

La procureure de la République avait requis des placements en détention pour sept des prévenus dont les deux rappeurs, ainsi que des contrôles judiciaires, l’interdiction d’entrer en contact avec les autres prévenus, et une interdiction de paraître dans les aéroports de métropole. Après deux heures de délibération, le tribunal décide de frapper un peu plus fort que les réquisitions du parquet en envoyant tout le monde en détention provisoire en attendant le 6 septembre prochain. Un "Ça va être la guerre" résonne dès la fin du verdict, dans la salle d’audience, évacuée à la hâte. 


Amandine REBOURG

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