RACISME - Ils échangeaient des propos racistes sur Whatsapp : six policiers de Rouen sont renvoyés en conseil disciplinaire. En décembre 2019, l’un de leurs collègues avait découvert leurs messages et porté plainte.
Mis en cause en décembre 2019 pour des propos racistes échangés en privé sur la messagerie Whatsapp, des policiers de Rouen sont renvoyés en conseil de discipline à la suite d'une enquête disciplinaire, a annoncé jeudi 4 juin à l'AFP le patron de la police, Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale.
L'affaire a démarré lorsqu’un policier noir, affecté à l'Unité d'assistance administrative et judiciaire, a déposé plainte contre six de ses collègues de Rouen après avoir découvert qu'il était la cible de propos racistes de leur part.
Une enquête préliminaire avait été ouverte et l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) avait été saisie "du chef de diverses infractions, notamment diffamation non publique aggravée et provocation non publique à la discrimination", avait indiqué en janvier 2020 à l'AFP le procureur de la République Pascal Prache. L'enquête disciplinaire (confiée à la direction départementale de la sécurité publique) vient de conclure au "renvoi de ces fonctionnaires devant le conseil de discipline", a annoncé à l’AFP le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux.
Jeudi, Mediapart et Arte Radio sont revenus sur cette affaire au moment où la police est accusée de violences et de racisme aux États-Unis après la mort de George Floyd mais aussi en France. Dans un podcast, Arte Radio a notamment diffusé des extraits des conversations des policiers mis en cause. Des termes comme "bougnoules", "nègres" ou "fils de pute de juifs" y sont entre autres utilisés. "Je n’attends qu’une chose, c’est que tous ces gens crèvent. […] Ça régénérera l’espèce humaine et surtout la race blanche", peut-on aussi entendre, certains des auteurs des messages se revendiquant ouvertement du fascisme.
Policier noir, Alex a découvert un groupe de messages audio de ses collègues sur WhatsApp. Des propos racistes et sexistes assumés qui vont parfois jusqu'au fascisme et au suprémacisme blanc. Une écoute terrible et nécesssaire. #RacismeDansLaPolice ➡ https://t.co/grgjE3K3UT pic.twitter.com/b5AzqXaXi0 — ARTE_Radio (@ARTE_Radio) June 4, 2020
"La police en France n'est pas raciste"
Frédéric Veaux a affirmé qu'il "veillerait à ce que toutes les conséquences administratives soient tirées de ces actes qui n'ont évidemment pas leur place dans la police nationale et appellent les réponses les plus sévères". Le DGPN a rappelé qu'une enquête préliminaire avait été ouverte mais qu'il ne lui "appartenait pas de la commenter". "La police en France n'est pas raciste. Elle souffre de ces comportements qui ne correspondent en rien aux valeurs républicaines qu'elle défend", a-t-il ajouté.
Mercredi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a de son côté promis que "chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes" au sein de la police fera l’objet "d’une enquête, d’une décision, d’une sanction."
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