"C'est l'horreur qui frappe l'école" : l'effroi de la communauté enseignante après l'attentat contre un prof d'histoire

Hamza Hizzir & Maxence Gevin
Publié le 17 octobre 2020 à 10h05, mis à jour le 17 octobre 2020 à 10h50

Source : TF1 Info

REACTIONS - La communauté éducative est sous le choc après l'assassinat d'un professeur d'histoire vendredi non loin de son établissement. Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, reçoit les syndicats ce samedi.

"C’est l’horreur. C’est l’horreur qui frappe l’école". Quelques heures après l'assassinat d'un professeur d'histoire à Conflans-Sainte-Honorine (78), Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat SE-Unsa, a ainsi tenté de décrire le choc qui a, d'un coup, frappé toute la communauté enseignante, dénonçant ce "terrorisme qui a frappé la société à d’autres moments et d’autres lieux et qui, aujourd’hui, frappe l’école de la République qui travaille à éclairer les esprits, à la liberté d’expression". Et l''enseignant ajoute : "Les professeurs du collège sont dévastés, tout comme les élèves et leurs familles. La communauté éducative en France est bouleversée. Cette violence insupportable n’a pas sa place à l’école, ni chez ceux qui la font vivre".

"Comprendre comment on peut finir décapité quand on est un enseignant au XXIe siècle"

Vendredi 16 octobre, aux alentours de 17h, un professeur a été décapité aux abords d'un collège de Conflans-Sainte-Honorine. Son agresseur a été abattu par les policiers. Le parquet national antiterroriste s'est immédiatement saisi de l'enquête, ouverte pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, très ému, a appelé la nation à "faire bloc". "Un de nos concitoyens a été assassiné, aujourd'hui, parce qu'il enseignait, parce qu'il apprenait à des élèves la liberté d'expression, la liberté de croire ou de ne pas croire (...) Il n'y a pas de hasard si ce soir, c'est un enseignant que le terroriste a abattu, parce qu'il a voulu abattre la République dans ses valeurs, les Lumières", a-t-il poursuivi, lors d'une déclaration devant l'établissement.

Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a, lui, annoncé qu'il recevrait, ce samedi matin, des représentants du corps enseignant et des parents d’élèves, puis qu'il diffuserait un message vidéo "pour une réaction de solidarité absolue et de solidité de toute notre institution". La communauté éducative, dans son ensemble, oscille entre émotion et incrédulité. "Nous avons besoin de comprendre l'enchaînement des événements, comprendre comment on peut finir décapité quand on est un enseignant au XXIe siècle", a, par exemple, réagi sur LCI Jean-Rémi Girard, président du Snalc, un syndicat du secondaire.

"La liberté d’expression doit rester un droit fondamental en France. La caricature est un genre que l’on étudie. L’école est le lieu de la construction de l’esprit critique", a, pour sa part, insisté Frédérique Rolet, secrétaire générale de l’organisation SNES-FSU, sur les ondes de Franceinfo.  "Les enseignant-e-s doivent pouvoir aborder les différents sujets du programme en classe en utilisant les supports pédagogiques qui leur paraissent pertinents sans avoir à craindre des représailles", affirme de son côté Sud Education, qui "exprime son horreur face à cet assassinat et adresse ses pensées à ses proches, ses collègues, ses élèves, sa famille. Ce soir nous pleurons notre collègue et demandons que justice lui soit rendue".

#JeSuisProf

Sur les réseaux sociaux, le hashtag #JeSuisProf est devenu l'un des plus actifs ces dernières heures, relayant hommages à la victime, expressions de tristesse, marques de solidarité et explosions de colère, depuis les quatre coins de la planète. Le Snes-FSU a appelé, lui, à une minute de silence dans tous les établissements encore ouverts ce samedi, en mémoire de la victime et en soutien à ses collègues, élèves et proches. Le syndicat écrit : "Face à ce drame, chacun devra se montrer à la hauteur, le SNES-FSU appelle chacun à  s’abstenir de toute instrumentalisation et à respecter le deuil d’une communauté éducative meurtrie."


Hamza Hizzir & Maxence Gevin

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