Cartouches, obus, fusils... Deux hommes soupçonnés d'avoir pillé des sites archéologiques du Haut-Rhin

Publié le 13 octobre 2022 à 21h49, mis à jour le 14 octobre 2022 à 0h10

Source : Sujet TF1 Info

Deux hommes soupçonnés d'avoir pillé des objets de la Première Guerre mondiale sur des sites de champs de bataille à Munster (Haut-Rhin) seront jugés le 13 avril prochain.
L'audience aura lieu devant le tribunal correctionnel de Colmar.

Une affaire relativement rare. Deux hommes soupçonnés d'avoir pillé des objets de la Première Guerre mondiale - parmi lesquels des armes et des plaques de soldats - vont passer devant le juge. "Deux personnes ont été identifiées comme s'adonnant sur les forums spécialisés, à des discussions et échanges de photos relatifs à des biens culturels, objets de la Première Guerre mondiale issus de sites de champs de batailles", a indiqué, jeudi 13 octobre, Catherine Sorita-Minard, procureure de Colmar, dans un communiqué. "Les investigations menées ont permis de déterminer que les objets étaient issus de sites situés sur la commune de Munster", ajoute-t-elle. 

Des kilos de munitions, des armes et des grenades...

Selon le parquet, de "nombreux objets détenus illégalement" ont été retrouvés. Lesdits objets - "des kilogrammes de cartouches, des obus, fusils et pistolets, masques à gaz, baïonnettes, mais également des objets personnels de soldats, plaques d'identification, objets de la vie courante" - ont été "prélevés dans des conditions dégradant irrémédiablement les sites visités, provoquant des destructions de patrimoine archéologique". Les enquêteurs ont aussi mis la main sur douze grenades, dont trois "potentiellement dangereuses" ayant nécessité l'intervention de démineurs.

Âgés de 48 et 46 ans et domiciliés dans le Haut-Rhin, cet auto-entrepreneur et ce carrossier ont été interpellés mardi par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), rattachés à la direction centrale de la police judiciaire, et les gendarmes de Colmar. "Se présentant comme des passionnés, ils n'en sont pas moins des délinquants dans le domaine des fouilles archéologiques", a fustigé la procureure. "Ils ont eu un comportement de grande imprudence en déterrant et laissant accessibles aux promeneurs des objets type obus susceptibles de blesser ou de tuer", a-t-elle encore tancé. "Ces pillages constituent une perte colossale pour notre identité culturelle", dénonce, de son côté, le colonel Hubert Percie du Sert, chef de l'OCBC, interrogé par l'AFP.

Les deux hommes seront jugés le 13 avril prochain devant le tribunal correctionnel de Colmar. Inconnus de la justice, ils devront répondre des faits de fouilles archéologiques sans autorisation, destruction du patrimoine archéologique, vol de biens archéologiques, détention sans autorisation d'armes et matériels de guerre et mise en danger de la vie d'autrui. Il leur est également reproché une utilisation sans autorisation de détecteurs de métaux pour la recherche historique ou archéologique et l'intrusion sur un chantier de fouilles.

Selon le code pénal, la destruction, la dégradation ou la détérioration du patrimoine archéologique est punie de sept ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende. 


Maxence GEVIN

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