RÉACTION - Mardi, l'émission "Cash Investigation" et Mediapart ont sorti une enquête conjointe sur la façon dont l'Eglise catholique a couvert méthodiquement les abus sexuels de certains prêtres. Le porte-parole adjoint et directeur de la communication de la conférence des évêques de France a de son côté dénoncé une "émission à charge".
Porte-parole adjoint et directeur de la communication de la conférence des évêques de France, Vincent Neymon a expliqué mardi au micro de la télévision catholique, les raisons qui les ont poussé à refuser de participer au débat après l’émission Cash Investigation intitulée "Pédophilie dans l’église, le poids du silence".
"Il y a des moments où le silence est préférable à la parole. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi d’être absents", a expliqué Vincent Neymon, accusant une investigation "totalement à charge contre l’église". "Et ça, nous acceptons qu’il y a des choses à reprocher…", ajoute-il, précisant cependant "qu’il n’y a pas la place à l’explication."
"Un dialogue important et nécessaire"
"Oui nous avons pris conscience qu’il y a un certain nombre de choses graves qui doivent être prises en compte et que l’église a reconnu ses erreurs, a reconnu ses lenteurs. L’église a sans-doutes sous-estimer la souffrance des victimes, à travers ses évêques, elle a sans doute quelques fois été dans une certaine lenteur ou dans une certaine négligence par rapport à cette souffrance."
Concernant les méthodes de l’équipe de Cash Investigation dont Elise Lucet, le porte-parole adjoint a souligné qu’il s’agissait de "méthodes de déstabilisation, qui sèment le trouble" et qui ne permettent pas ce dialogue "important et nécessaire sur cette question grave qu’est la pédophilie."
Vincent Neymon, qui était interviewé mardi soir au même moment que la diffusion de l'émission, a affirmé que l'église et les évêques avaient reconnu cette omerta, notamment le fait que leurs prédécesseurs "n'ont pas pris la mesure de la gravité de la situation", mais aussi que "des déplacements ont été opérés plutôt que des signalements".