Christian Estrosi et Eric Ciotti ont rapporté la tenue de "prières musulmanes" dans des établissements de Nice.Pap Ndiaye évoque des actes de "quelques élèves" dans trois écoles primaires ainsi que dans un collège et un lycée.
Sollicité, le gouvernement s’est rapidement emparé de l’affaire. Jeudi 15 juin, Christian Estrosi a dénoncé l’organisation de "prières musulmanes" dans les cours d’établissements scolaires de Nice, ainsi qu’une "une minute de silence à la mémoire du prophète Mahomet". Citant des informations de l'académie, le maire de Nice a publié sur Twitter le courrier transmis à Elisabeth Borne pour l’alerter de la situation. Des accusations, rapidement reprises par Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, qui a demandé à son tour à l’État "d’intervenir de toute urgence".
Une enquête de l’Inspection générale a été ouverte
C’est chose faite, puisque le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye a dès le lendemain qualifié ces faits d'"intolérables" et annoncé avoir mobilisé les "équipes valeurs de la République", chargées de la formation sur les questions de laïcité. Contacté par TF1info, le ministère renvoie à un communiqué rédigé avec la Ville de Nice, dans lequel il explique que "des atteintes très graves au principe de laïcité se sont déroulées dans trois écoles élémentaires de Nice, un collège et un lycée des Alpes-Maritimes". Il s’agirait ici de "quelques élèves (qui) ont organisé des temps religieux et de prières pendant la pause méridienne".
Toujours selon le communiqué, les parents des élèves concernés ont fait l’objet d’une convocation par les directeurs des établissements et une enquête de l’Inspection générale a été ouverte. Interrogée par nos confrères de l'AFP, la rectrice de l'académie de Nice, Natacha Chicot, a livré quelques précisions sur les faits relatés : "Dans deux de ces écoles, il s'agit de prières à l'heure méridienne. Ces prières impliquaient dix enfants de CM1, le 16 mai, pour l'une de ces écoles, et trois enfants de CM1, le 5 juin, pour l'autre. Pour la troisième école il s'agit d'un élève de CM2 qui a pris l'initiative le 8 juin d'organiser une minute de silence en mémoire du Prophète et qui a appelé ses camarades à y participer. Cet élève a été signalé en préfecture pour suspicion de radicalisation".
Le rectorat a indiqué avoir prévenu la mairie de ces faits le 14 juin.
Les pauses méridiennes dans les écoles relèvent en général de la responsabilité des communes car ce sont des employés municipaux qui sont chargés de ce temps périscolaire.