AGRESSION - Dans la nuit de dimanche 31 décembre à lundi 1er janvier, deux policiers qui intervenaient à Champigny-sur-Marne ont été pris à partie et roués de coups. Un passage à tabac filmé par des témoins qui ont posté la vidéo sur les réseaux sociaux. L'une des victimes a le nez cassé et sa collègue souffre de contusions multiples. "L'enquête avance", a fait savoir mardi le ministre de l'Intérieur.
La soirée de la Saint-Sylvestre a viré au lynchage, ce dimanche 31 janvier, à Champigny sur Marne. Dans cette ville du Val-de-Marne située à 15 km à l'est de Paris, deux policiers ont été pris à partie et passés à tabac par un groupe d'individus. Une scène d'une extrême violence capturée par les téléphones portables des personnes sur place et postée sur les réseaux sociaux.
Sans parler d'une autre agression ayant eu lieu le lendemain à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ce nouvel acte de violence contre les forces de l'ordre, qui indigne l'ensemble de la classe politique, rappelle celui, survenu en octobre 2016, dont avait été victime deux agents grièvement blessés par des cocktails Molotov dans leur voiture à Viry-CHâtillon (Essonne).
Voici ce que l'on sait :
Les faits
Il était près de minuit, dans cette ville de près de 80.000 habitants quand tout a dégénéré. Une soirée privée était organisée dans une salle de hangar à l'occasion du Nouvel An. Dehors, entre environs 500 personnes tentent de s'introduire dans la salle mais se font refouler par la sécurité. Un groupe d'une vingtaine d'individus n'a pas dit son dernier mot : sous la pression, la porte cède et les indésirables parviennent à l'intérieur de ce local pas dimensionné pour accueillir une foule pareille. La police, appelée en renfort vers 23h, évacue la salle. Parmi eux, deux policiers (armés et équipés de gilets pare-balles) de Chennevières-sur-Marne, dont une femme, qui appartiennent au groupe d'intervention.
D'après nos informations, vers 00 h 30, le capitaine de police et la gardienne de la paix, ont été pris à partie par un groupe voilent, alors qu'ils venaient de garer leur voiture sérigraphiée. Ils sont à ce moment-là isolés du reste de leurs collègues. Le policer s’est tout de suite pris un coup dans le dos, avec ce qui semblait être une batte de baseball. Ce dernier et sa collègue décident alors de prendre la fuite.
Le capitaine est alors rattrapé par des jeunes qui le frappent au visage et au tibia. Il exhibe son arme de service pour mettre en fuite ses agresseurs. La gardienne de la paix, qui a été séparée de son chef dans la confusion, est, elle, violemment poussée au sol, avant d’être rouée de coups de pied sur le corps et au visage. Deux garçons et deux filles lui ont ensuite porté secours et l'on raccompagnée vers sa voiture.
Les circonstances du drame
Sur les vidéos qui circulaient ce lundi 1er janvier sur les réseaux sociaux, on peut voir une foule en mouvement d'individus qui se précipitent sur un véhicule retourné. On aperçoit ensuite plusieurs personnes s'acharnant dessus à coups de barres, ainsi qu'une femme en uniforme, à terre, encerclée, qui reçoit des coups de pieds sous les cris de la foule. Un policier se fera casser le nez, la gardienne de la paix, passée à tabac, souffre de commotions au visage.
Sur place, les renforts interviennent rapidement et les forces de police font "usage de tirs de grenades et de moyens de désencerclement", a indiqué la source proche du dossier à l'AFP. Au cours de l'intervention, plusieurs véhicules, dont deux véhicules des pompiers et de la sécurité civile, ont été dégradés. Les deux membres des forces de l'ordre agressés se sont respectivement vu prescrire dix et sept jours d'incapacité totale de travail (ITT). Tous deux sont sortis de l'hôpital et sont "extrêmement choqués".
L'enquête
Elle a été confiée au commissariat de Chennevières-sur-Marne, la localité voisine, ce lundi. Deux personnes ont été placées en garde à vue lundi, l'une pour jet de projectiles et l'autre pour outrage et rébellion. Ce mardi, les deux gardes à vue ont été levées et la personne jusque-là retenue pour outrage et rébellion devrait être prochainement présenté devant le tribunal correctionnel de Créteil.
Les personnes responsables de l'agression des policiers n'ont pas encore été appréhendées. Comme l'a indiqué mardi le ministre de l'Intérieur sur Europe 1, la police va maintenant étudier les vidéos diffusées sur internet. "Avec les nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux, on va pouvoir travailler pour retrouver les agresseurs", a souligné Gérard Collomb.
Venu sur place en début de soirée le 1er janvier, le locataire de la place Beauvau a assuré qu'il allait suivre l'enquête et a promis que la police identifiera "celles et ceux qui étaient coupables de cette agression". Revenant sur le passage à tabac de la policière, il a estimé que "s'en prendre à une femme qui est à terre est une conduite totalement inadmissible". Selon l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), 5.767 policiers ont été blessés "en mission" en 2016, un chiffre en augmentation notamment concernant les victimes d'agression par armes.
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