Charles III, pape, rugby... Semaine "horribilis" en vue pour les forces de l'ordre

"C’est certain, cette semaine, nous serons sur tous les fronts. On le dit et on le répète, ce sera la semaine test avant les JO de 2024. Nous n’avons pas le droit à l’erreur".  Voici comment un policier, sous couvert d’anonymat, évoque les jours à venir. Ceux-si devraient en effet être compliqués pour les forces de l’ordre qui vont devoir gérer la sécurité de plusieurs événements majeurs se déroulant dans l’Hexagone. 

Tout débutera mercredi, avec l’arrivée du roi Charles III et de son épouse Camilla sur le sol français, pour une durée de trois jours, avec des visites organisées à Paris et à Bordeaux. Le lendemain, c’est au Stade Vélodrome que l’attention sera portée avec le match de coupe du monde de Rugby France-Namibie. Vendredi, et pour une durée de 48 heures, c’est le pape François qui est attendu dans la cité phocéenne. Samedi, la Technoparade défilera dans les rues de la capitale tandis que dans toutes la France sont annoncées des manifestations contre les violences policières. Enfin, dimanche, la rencontre PSG-Marseille au parc des Princes clôturera cette semaine éprouvante pour les forces de l'ordre qui redoutent, selon notre source,  "forcément des incidents, voire plus ici ou là".  

Pour assurer une sécurité optimale sur le pays, le dispositif sera conséquent, à la demande du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Dès mercredi, avec l'arrivée du roi Charles III et de la reine Camilla pour une visite d'État de trois jours,  8000 policiers et gendarmes seront mobilisés. Ils seront 10.000 jeudi, puis 12.000 vendredi et 30.000 samedi, avec Emmanuel Macron et le pape à Marseille, et l'annonce de nombreuses manifestations contre les violences policières. À Paris, un gros dispositif est également prévu dimanche soir pour le traditionnel Clasico PSG-Marseille au parc des Princes. La préfecture de police devrait communiquer en fin de semaine sur le dispositif spécifique pour l'événement.

"Ces cinq jours vont demander un engagement très fort. Le ministre de l’Intérieur a fait une instruction aux préfets ce week-end en leur enjoignant de mobiliser le maximum de monde. Sans surprise, Marseille et la préfecture de police vont être très impactés avec des rappels de personnels en masse pour pouvoir assurer une présence maximum. Pour les forces mobiles, l’ensemble des unités qui devaient être en formation va être mobilisé. Il va y avoir des déneutralisations, c’est-à-dire des CRS qui auraient dû partir en repos mais qui n’auront pas de jour off. Tout le monde va être sur le pont", souligne Grégory Joron ; secrétaire général d'Unité SGP police-FO. 

Le contexte est également à prendre en compte. Les émeutes de juillet après la mort de Nahel sont dans tous les esprits. À celles-ci a succédé le funeste été avec des règlements de compte à la Kalachnikov à Marseille notamment. "Encore une fois, il faut qu’on soit partout sur toutes les thématiques avec tous les risques qu’on connaît. Il faut assurer une présence policière sur la voie publique pour tout ce qui est délinquance de rue. Ensuite, il faut assurer tous les services d’ordre. Enfin, il y a de nouvelles menaces terroristes ouvertes avec récemment Al-Qaïda qui a menacé de frapper en France", rappelle Grégory Joron. 

Plusieurs fonctionnaires de police se sont d’ailleurs interrogés sur cet étonnant calendrier. "Tous ces événements sur une seule et même semaine, c’est beaucoup trop. Les dates de la coupe du monde de Rugby étaient connues depuis très longtemps, on savait que le dispositif nécessaire était conséquent. Fallait-il caler tous les autres événements en même temps. Il y avait certainement d’autres solutions", s’agace notre source policière.