Chasseur décapité dans l’Allier en 1995 : sa veuve mise en examen, 27 ans après les faits

Léa LUCAS avec AFP
Publié le 30 juin 2022 à 7h01, mis à jour le 30 juin 2022 à 23h07

Source : TF1 Info

La veuve de Christophe Doire, retrouvé décapité en décembre 1995, a été mise en examen pour meurtre.
Si l'affaire n'avait jamais été élucidée en dépit de deux précédentes enquêtes, elle a été relancée en avril 2022.
En cause ? L'attitude étrange de la veuve de la victime, pourtant jamais soupçonnée jusqu'à présent.

Le mystère qui entoure le meurtre de Christophe Doire va-t-il enfin se dissiper ? Près de 27 ans après l'homicide de cet employé dans l'agroalimentaire, sa veuve avait été interpellée ce mardi par les gendarmes. Le procureur de la République, Éric Neveu, a annoncé ce jeudi la mise en examen de la femme de la victime, qui pourrait risquer jusqu'à trente ans de prison.

Une nouvelle information judiciaire pour "homicide volontaire" avait été ouverte en mai 2020 pour tenter de résoudre cette affaire restée mystérieuse, qui s'était déroulée au mois de décembre 1995 à Busset, dans l'Allier. Auparavant, des informations judiciaires ouvertes successivement à la fin des années 90, puis en 2002, avaient chacune abouti à des non-lieux, respectivement en 2000 et 2007. Si pendant des années, l’hypothèse d’un conflit entre chasseurs avait été privilégiée, l’affaire a été relancée mi-avril 2022, avec l'exhumation du corps de Christophe Doire, dans l'espoir de faire parler l'ADN. 

Un climat de violence conjugale

Les enquêteurs sont à ce moment sur une nouvelle piste inexplorée, celle du meurtre conjugal. Désormais âgée de 55 ans, la veuve du chasseur n'avait jamais été soupçonnée. Au cours de leur enquête, les agents ont découvert des relations de couple orageuses, où le mari se serait montré violent. Selon les informations de TF1info, quelque temps avant le meurtre, l'épouse avait essayé de jeter un sèche-cheveux dans la baignoire de son mari. 

Elle était assez passive, alors que c'était quand même le père de son fils
Gloria Szpiega, ancienne avocate des parents de Christophe Doire

Son attitude durant les diverses procédures avait également intrigué les proches du dossier. L'ancienne avocate des parents de Christophe Doire se souvient ainsi d'une femme "très discrète (...), elle était assez passive, alors que c'était quand même le père de son fils". Pour l'heure, la veuve de la victime ne serait pas passée aux aveux, mais risque, si elle était renvoyée devant un tribunal, la réclusion criminelle à perpétuité. 

Le procureur de la République a évoqué "des indices graves et concordants", qui mettraient "en évidence sa participation dans le meurtre de Christophe Doire" mais "les circonstances précises de ce passage à l'acte nécessitent la poursuite des investigations" a souligné Eric Neveu. De possibles complicités sont même envisagées, puisque selon lui, certains "éléments permettent aujourd'hui de considérer que la veuve de Christophe Doire n'était pas seule sur tout le processus" et qu'il "pourrait y avoir d'autres interpellations".

Pour rappel, le 25 décembre 1995, le corps sans tête de Christophe Doire, un employé d'usine de 28 ans, avait été retrouvé dans un fossé par des chasseurs. L'homme, qui avait pu être identifié grâce à ses papiers et ses vêtements, avait disparu le 16 décembre précédent, après une soirée passée chez son frère. Il était reparti peu avant minuit en annonçant son intention d'aller à la chasse le lendemain. Personne ne l'avait revu en vie depuis lors. 


Léa LUCAS avec AFP

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