Chasseur décapité dans l'Allier : que sait-on de son épouse mise en examen pour "meurtre" ?

Publié le 1 juillet 2022 à 12h19

Source : JT 20h Semaine

Une femme aujourd'hui âgée de 56 ans a été mise en examen jeudi 30 juin pour meurtre.
Elle est soupçonnée d'avoir tué son mari, Christophe Doire, il y a près de 27 ans à Busset dans l'Allier.
Ce dernier, alors âgé de 28 ans, avait été retrouvé décapité dans un fossé, une botte à la place de sa tête.

Un meurtre sordide, un corps retrouvé sans tête. Près de 27 ans après les faits, la justice vient peut-être d'élucider un nouveau cold case. La macabre découverte avait été faite le jour de Noël à Busset, petite commune de 930 habitants entre Vichy et Clermont-Ferrand dans l'Allier. Le 25 décembre 1995, le corps décapité de Christophe Doire, un employé dans l'agroalimentaire de 28 ans, avait été retrouvé dans un fossé par des chasseurs. À la place de sa tête : une botte. 

La victime avait pu être identifiée grâce à ses papiers et ses vêtements. Elle avait disparu neuf jours plus tôt, le 16 décembre, après une soirée passée chez son frère. Puis Christophe Doire était reparti peu avant minuit en annonçant son intention d'aller à la chasse le lendemain. Son épouse avait signalé sa disparition deux jours plus tard, le 18 décembre, alors que des amis chasseurs s'inquiétaient de ne pas l'avoir vu.  Sa voiture avait été retrouvée ce même jour à Cusset, sans son conducteur.

Le dossier avait été rouvert en 2020 et de nouvelles investigations ont abouti mardi 28 juin 2022 à l'interpellation de sa veuve qui a été placée en garde à vue. Celle-ci a été mise en examen jeudi du chef de meurtre. Que sait-on de cette femme, présumée innocente jusqu'à son éventuelle condamnation ? 

Une jeune femme de moins de 30 ans à l'époque des faits

La femme de Christophe Doire avait 29 ans au moment de l'événement. Entendue à l'époque par les gendarmes, elle n'avait jamais été mise en cause dans cette affaire. 

Les enquêteurs avaient d'abord pensé à un règlement de compte entre chasseurs, avant que cette piste ne soit écartée. Pendant des années, les proches de Christophe Doire gardent espoir. En vain, l'attente se fait longue et aucune mise en examen n'intervient.  

Une première information judiciaire, ouverte à l'époque des faits, avait abouti à un non-lieu en 2000. Une deuxième information judiciaire ouverte en 2002 avait également débouché sur un non-lieu en 2007. L'enquête jamais résolue avait été relancée en 2020 par le procureur et de nouvelles investigations avaient abouti à l'ouverture d'une information judiciaire pour "homicide volontaire".

Peu impliquée dans l'enquête

Avec la réouverture du dossier, les enquêteurs se penchent cette fois sur la piste du meurtre conjugal. Mi-avril 2022, le corps de la victime est exhumé pour effectuer de nouvelles analyses et faire parler l'ADN. 

Selon plusieurs témoignages, les relations du couple étaient à l'époque orageuses. Lui aurait été violent. Elle, peu impliquée dans l'enquête au moment des faits. Intrigant pour l'ancienne avocate de la famille, Me Gloria Szpiega. "Elle était très discrète, pas du tout demanderesse d'actes. Elle était assez passive alors que c'était quand même le père de son fils et son mari", confie la robe noire à TF1. 

La veille de la disparition de son mari, son épouse aurait tenté de jeter un sèche-cheveux dans la baignoire où il se trouvait.

Placée en garde à vue mardi 28 juin

Lors de sa garde à vue qui avait débuté mardi, la veuve de Christophe Doire n'a "ni infirmé ni confirmé" les faits, a expliqué jeudi soir au cours d'une conférence de presse le procureur de la République de Cusset, Éric Neveu. Le magistrat a relevé "son manque d'explications crédibles" voire "son déni, notamment sur la situation de son couple".

Elle "nie les relations conflictuelles avec son mari" qui pourtant "ressortent des témoignages et ont été mises en évidence", a-t-il précisé. Il a aussi pointé "sa froideur et son manque d'émotion" à l'annonce de sa mise en examen et de son placement en détention.

Pourquoi a-t-elle été mise en examen ?

Le procureur a justifié la mise en examen en précisant que "des indices graves et concordants" mettaient "en évidence sa participation dans le meurtre de Christophe Doire". Toutefois, "les circonstances précises de ce passage à l'acte nécessitent la poursuite des investigations" a-t-il souligné.

Certains "éléments permettent aujourd'hui de considérer" que la meurtrière présumée "n'était pas seule sur tout le processus" et "il pourrait y avoir d'autres interpellations", a-t-il conclu.


La rédaction de TF1info

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