FAIT DIVERS - Deux juments ont été retrouvées mutilées les 22 et 23 août dans le Haut-Jura. Depuis des mois, les actes de cruauté visant les équidés se répètent sans que l'on sache à cette heure qui en sont les auteurs et quelles sont leurs motivations.
Rituels sataniques ? Tortures gratuites ? Actes de personnes dérangées ? Toutes les pistes sont envisagées alors que les actes de cruauté visant des équidés et principalement les chevaux se répètent en France.
Après les crânes fracassés, les yeux retirés, les oreilles coupées constatés sur des animaux retrouvés morts ou dans un état grave dans plusieurs régions françaises au cours des derniers mois, ce sont cette fois des mutilations sexuelles qui ont été constatées les 22 et 23 août sur deux juments dans le Haut-Jura.
Ainsi, les deux mammifères ont été découverts à La Ranchette sur la commune de Saint-Claude, et à Ravilloles dans le Haut-Jura. "Une enquête des chefs d'actes de cruauté sur animaux domestique a été confiée au groupement de gendarmerie du Jura avec le soutien de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique. J'ai donné pour instruction que tous les moyens techniques, scientifiques et juridiques soient mis en œuvre sans délai pour identifier et mettre hors d'état de nuire le ou les auteurs de ces faits", indique ce lundi Lionel Pascal, procureur de la République du Jura à LCI. Les militaires n'ont pour l'instant procédé à aucune interpellation dans cette nouvelle affaire.
Des animaux visés dans plusieurs départements
Fin juin déjà, une note du Service central du renseignement territorial recensait au moins onze faits similaires en France entre décembre 2018 et l'été 2020.
Le phénomène s'est poursuivi depuis : dans la nuit du 1er au 2 août, un poney alezan était retrouvé mort et mutilé en Essonne. Le 8 août, c'était une pouliche de 18 mois à Cluny (Saône-et-Loire) : "une oreille coupée et un œil arraché, le cœur poignardé et le vagin enlevé" selon ses propriétaires pour qui l'animal a été attrapé au lasso.
Ces derniers jours, une jument a subi pareils sévices dans le Jura. Le 14 août, celle-ci avait en effet été retrouvée morte dans un champ, son œil notamment avait été retiré. Par ailleurs, un pur-sang a été égorgé dans les Côtes-d'Armor, tandis que des organes étaient prélevés sur un cheval déjà mort dans la Loire.
Précédemment, le Puy-de-Dôme, la Moselle, la Vendée, l'Aisne ou la Seine-Maritime ont été touchés. Des enquêtes sont ouvertes, confiées aux gendarmes locaux appuyés par l'Office central de lutte contre les atteintes à l'Environnement et à la Santé publique.
Les professionnels très inquiets
Face à ces actes, l'inquiétude grandit chez les professionnels. Plusieurs groupes Facebook privés ont été créés, notamment "Justice pour nos chevaux", pour tenter de mettre la main sur les agresseurs et pour que les propriétaires d'animaux partagent leurs terribles expériences, photos à l'appui.
Le 11 août, le Conseil du Cheval de Bourgogne-Franche-Comté a appelé à la vigilance. La Fédération française d'équitation a annoncé qu'elle se constituait partie civile, après l'Ordre national des vétérinaires. Au vu de la dispersion des attaques, difficile d'imaginer un tueur en série. Un réseau ? Mais pourquoi mutiler des chevaux ?
"C'est le troisième animal préféré des Français après le chat et le chien, il a une relation historique avec l'homme", souligne à l'AFP Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale à Grenoble qui vient de piloter une étude sur les auteurs d'actes de cruauté envers les animaux. "Pour qui voudrait choquer la population, c'est un choix particulièrement judicieux."
Des équidés ont déjà été ciblés dans le passé : en Angleterre, une trentaine d'attaques en 1992-93 sont restées inexpliquées.
Pour la France, les enquêtes ont été ouvertes dans tous les départements concernés : Essonne, Saône-et-Loire, Jura, Côtes-d'Armor, Loire. Puy-de-Dôme, Moselle, Vendée, Aisne et Seine-Maritime.
Face à la multiplication et à la pérennisation de ces événements atroces, les brigades de gendarmerie locales sont aidées par l'Office central de lutte contre les atteintes à l'Environnement et à la Santé publique. Toutefois, le mystère à cette heure reste entier concernant les motivations des auteurs et leur identité.
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