Cimetière juif profané : tout serait parti d'un rendez-vous sur Facebook

Publié le 18 février 2015 à 10h59
Cimetière juif profané : tout serait parti d'un rendez-vous sur Facebook

FAIT DIVERS - Les cinq adolescents soupçonnés d'avoir saccagé le cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin) sont présentés mercredi à un juge en vue d'une éventuelle mise en examen en début d'après-midi. Ces mineurs, âgés de 15 à 17 ans, auraient organisé leur rendez-vous sur le réseau social Facebook.

"Bon les gens, je compte organiser dans pas longtemps un petit groupe afin d'aller explorer quelques endroits abandonnés (Maisons, Manoirs, Châteaux, Gares, etc...) Qui serait partant ? Faites aussi parvenir quelques-unes de vos idées, si vous en avez". Le contenu du message posté mardi 10 février par un adolescent de Sarre-Union sur Facebook ne laissait pas présager un acte si odieux. Ce post, révélé mardi par les Dernières Nouvelles d'Alsace , serait ainsi à l'origine de la profanation de 250 stèles du cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin) jeudi dernier. L'ampleur des dégâts n'a été découverte que dimanche, et dès lundi, un mineur âgé de 15 ans et demi s'est rendu à la brigade de gendarmerie de Sarre-Union dénonçant quatre de ses complices présumés.

Les cinq jeunes sont depuis en garde à vue . "En début d'après-midi ce mercredi, ils seront présentés devant le juge d'instruction aux fins d'une éventuelle mise en examen en tout début d'après-midi", a fait savoir le parquet de Saverne dans un communiqué. Le procureur de la République de Saverne, Philippe Vannier, devrait ensuite s'exprimer vers 16 heures sur l'affaire.

Pas d'antisémitisme

Pour les enquêteurs comme pour la justice, il s'agit notamment d'établir les motivations de ces adolescents âgés de 15 ans et demi à 17 ans, sans antécédents judiciaires. Dès lundi, Marc Séné,  maire de Sarre-Union, avait indiqué que plusieurs des suspects étaient scolarisés dans le lycée de sa ville et qu'ils n'étaient pas issus de "familles qui posaient des problèmes particuliers".

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La justice ne leur connaissait pas "de convictions idéologiques qui pourraient expliquer leur comportement", a ajouté lundi le procureur Philippe Vannier. Les suspects, qui selon le magistrat semblent avoir "considéré le cimetière comme abandonné", ont réfuté toute intention antisémite lors de leurs premières déclarations aux gendarmes. 

"Inconscience, ignorance, intolérance"

Une théorie qui n'a pas convaincu la communauté juive locale. "On ne s'attaque pas à un cimetière juif par hasard, à plus forte raison quand ce sont des gens du coin", a ainsi estimé Pierre Levy, délégué régional en Alsace du Conseil représentatif des institutions juives (Crif).

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La justice dira "ce qui relève de l'inconscience, de l'ignorance ou de l'intolérance", a commenté mardi François Hollande, lors d'une cérémonie de recueillement organisée sur place en présence de nombreux responsables politique et religieux. "Mais le mal est d'ores et déjà fait", a ajouté le chef de l'Etat, qui a relevé l'"acharnement" et la "frénésie" dont ont fait preuve les profanateurs, dans la nécropole dont il a lui-même parcouru mardi les allées.

Après ce drame, de nouvelles dégradations ont été découvertes dans un cimetière mardi soir. C'est cette fois celui du village de Tracy-sur-Mer (Calvados) qui a été visé suscitant le "dégoût" et "l'indignation" de Manuel Valls. 


Aurélie SARROT

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