PRISON - L'ancien ministre a été incarcéré à la prison de la Santé à Paris mardi, mais n'évolue pas au sein du même "quartier" que la majorité des détenus. Son quotidien est pourtant semblable au leur, quasiment en tous points.
À l'instar d'autres personnalités avant lui, Claude Guéant se trouve aujourd'hui détenu à Paris, au sein d'une cellule de la prison de la Santé. Pour autant, les médias ont rapidement noté qu'il ne se trouvait pas mélangé à une grande partie des détenus. Sur les réseaux sociaux, est même évoqué le terme de "quartier VIP" pour désigner l'espace où il doit purger sa peine.
Une telle formulation, outre le fait qu'elle n'est pas en vigueur au sein de l'administration pénitentiaire, laisse entendre que l'ancien ministre bénéficie de conditions de détention spécifiques. À plusieurs détails près, il est pourtant soumis à un régime similaire à celui des autres détenus.
Seul dans sa cellule
"La prison de la Santé a historiquement accueilli des personnes plus ou moins célèbres, c'est donc une facilité de langage d'évoquer une 'quartier VIP' en son sein", indique à LCI le ministère de la Justice. "Pour autant, ce terme ne répond à aucune définition pénitentiaire." L'administration évoque ainsi plutôt un "quartier des personnes vulnérables" (QPV), où sont détenues de personnes qui seraient potentiellement en danger parmi les autres détenus. Que ce soit des délinquants sexuels, accueillis très négativement en prison, d'anciens policiers, des délinquants ayant dénoncé des complices...
Une majorité de détenus inconnus du grand public, donc, auxquels viennent s'ajouter les personnalités publiques et les élus. Dans ces QPV, la seule particularité consiste à disposer d'une cellule de 9 mètres carrés à titre individuel, ainsi qu'à ne pas être mélangé aux détenus d'autres quartiers lors des activités ayant lieu en milieu carcéral. Avant de purger sa peine dans un quartier des personnes vulnérables, une personnalité condamnée (connue ou non) suit un protocole précis, note le ministère. "Le même pour toute personne arrivant en détention et qui vise notamment à prévenir le choc carcéral. Pendant 7 à 14 jours, ces personnes se voient affectées au quartier arrivant, dans une cellule individuelle. Il s'agit de rencontrer les différents acteurs qui vont fournir un accompagnement. Chefs de détention, services pénitentiaires d'insertion et probation... Des interlocuteurs privilégiés. On a également des rencontres programmées avec les médecins de la prison, une forme de visite médicale. Pour agir sur la prévention du suicide autant que pour effectuer des tests de dépistage du Covid dans une période d'épidémie comme celle que nous vivons actuellement."
Dans la vie courante, une fois cette période initiale passée, Claude Guéant n'aura pas droit à un traitement de faveur particulier. "La prise en charge n'est pas différente, sauf en ce qui concerne le fait de rester seul(e) en cellule", glisse le ministère. "Ce n'est pas non plus un isolement puisque demeure la possibilité de se mêler aux personnes de ce même quartier." Le fonctionnement pour les visites se révèle lui aussi identique, "il n'y a aucun passe-droit". Et d'expliquer que "pour une personne condamnée définitivement (pas en voie d'appel), chaque permis de visite est accordé par le chef d'établissement". Tandis que "pour les personnes en détention provisoire ou en voie de recours, ce sera à l'autorité judiciaire de délivrer le droit de visite".
Dans une cellule, l'administration prévoit un "droit à la téléphonie", avec une "liste de numéros autorisés". Les lignes des personnalités, comme celles de tous les détenus, se trouvent sur écoute. Seules certaines communications demeurent protégées, "celles avec les avocats notamment, avec l'Observatoire international des prisons ou avec le Défenseur des droits". Des échanges qui ont trait au secret médical, également. À défaut de disposer d'un accès Internet, Claude Guéant pourrait toutefois regarder la télévision ou jouer à la console. Des divertissements accessibles aux détenus moyennant finance.
Quid, enfin, de la nourriture ? Deux choix s'offrent aux détenus : la "gamelle", surnom donné au repas fourni par l'administration, tandis que chacun dispose d'une autre possibilité, celle de "cantiner". Il s'agit ici d'utiliser de l'argent sur son pécule (le nom du compte en banque en détention), des sommes qui permettent d'acheter ce dont vous avez besoin en détention, nourriture comprise. "Vous avez un papier sur lequel vous notez les produits que vous souhaitez commander", explique le ministère de la Justice, mais le choix reste limité "et l'alcool est strictement interdit". Il faudra d'ailleurs se charger soi-même de la cuisine. Au moment de Noël, il est toutefois possible de recevoir un colis de ses proches, fouillé au préalable pour vérifier qu'aucune substance illégale ne pénètre dans l'enceinte de la prison. En fonction des époques de l'années, notons que la liste des produits que l'on peut cantiner évolue, "on peut imaginer qu'à l'approche des fêtes, il soit même possible de se procurer un peu de foie gras", souffle le ministère.
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