"Disparus de l’Isère" : enlevé le 17 mars 1983 à l’âge de 6 ans, Ludovic Janvier reste introuvable

par A.S
Publié le 17 mars 2023 à 19h12
JT Perso

Source : TF1 Info

Le 17 mars 1983, Ludovic Janvier, 6 ans, a été enlevé par un homme à Saint-Martin d'Hères (Isère).
Son kidnappeur l'avait accosté en lui demandant de l'aide pour chercher son chien.
Quarante ans jour pour jour après les faits, la victime n'a pas été retrouvée.

Le dossier a rejoint l'année dernière le nouveau pôle "cold case" au tribunal judiciaire de Nanterre dédié aux affaires non élucidées. Il y a 40 ans jour pour jour, dans la commune de Saint-Martin-d'Hères (Isère), disparaissait Ludovic Janvier, 6 ans.   "Nous, avocats, comme la famille, voulons savoir ce qui est arrivé à cet enfant, peu importe le nombre d'années écoulées", estime Me Didier Seban, avocat des proches de Ludovic Janvier, contacté ce vendredi par TF1info. "La reprise par le pôle cold cases se traduit par un certain nombre d'actes concrets et par une mobilisation des services d'enquête qui nous donnent de l'espoir". 

Le vendredi 17 mars 1983, Monsieur Janvier, père de quatre enfants, demande à son aîné Jérôme d'aller lui acheter des cigarettes au bureau de tabac qui se trouve à une centaine de mètres du domicile familial. L'aîné de la fratrie part alors avec deux de ses cadets faire la course :  Ludovic, 6 ans et Nicolas, 2 ans. 

En chemin, un homme qui porte un casque de deux-roues et un bleu de travail s'adresse à eux et leur promet de leur donner "des bonbons", s'ils l'aident "à retrouver son chien-loup". L'individu prend alors la main de Ludovic et l'emmène dans une direction, en demandant dans le même temps ses deux frères de partir chercher le canidé du côté opposé. Jérôme ne tarde pas à comprendre ce qu'il vient de se passer, mais il est déjà trop tard. Le kidnappeur et le petit garçon ont déjà disparu. 

Des ossements d'enfants retrouvés... puis détruits

L'alerte est rapidement donnée et de nombreuses recherches débutent pour tenter de retrouver le petit Ludovic. En vain. Un portrait-robot s'avère établi, un suspect est interpellé, avant d'être mis hors de cause. 

Quatre mois plus tard, le 9 juillet 1983, Grégory Dubrulle, un enfant âgé de 7 ans, est enlevé à Grenoble, à 5 kilomètres seulement de Saint-Martin-d'Hères. Le lendemain, l'enfant se réveillera dans une décharge à Pommiers-la-Placette, avec une blessure importante au niveau du crâne. Côté enquête, on ignore si les deux faits ont été commis par un seul et même homme. 

Puis le 23 mai 1985, deux spéléologues découvrent un squelette d'enfant, le crâne fracassé, dans une grotte à Engins, dans l'Isère encore une fois. Les techniques ne sont alors pas assez pointues pour permettre d'identifier le corps.  En 1998, la justice ordonnera la destruction de ces ossements sans que l'on ne sache à qui ils ont appartenu. Entre ces deux dates, d'autres affaires macabres sont survenues, toujours dans le même département. 

Neuf enfants disparus ou tués

En effet, Ludovic Janvier a été le premier d'une longue liste de mineurs, filles et garçons, à disparaître en Isère. Grégory Debrulle est le seul rescapé. Les autres, au nombre de huit, entre 1983 et 1996, ont soit été retrouvés morts, soit sont demeurés introuvables à ce jour. Une cellule dédiée à ces affaires est créée en 2008 baptisée "Mineurs 38".  Mais six ans plus tard, faute d'éléments, la justice ordonne un non-lieu pour plusieurs dossiers, dont l'affaire "Janvier". 

Me Didier Seban et Me Corinne Herrmann, avocat de la famille, font appel de cette décision. Les enquêtes sont finalement rouvertes en 2016, mais n'ont pas encore mis fin à ces nombreux mystères.

Un rebondissement dans le dossier des "Disparus de l'Isère"

Mercredi dernier, 14 mars 2023, un nouveau rebondissement est survenu. Le corps de Fabrice Ladoux, l'une des victimes comptant parmi les enfants dits des "disparus de l'Isère", a été exhumé dans le cadre de nouvelles investigations en cours au pôle "cold cases" de Nanterre. L'adolescent de 12 ans, avait été enlevé le 13 janvier 1989 entre son domicile et son collège à Grenoble, et retrouvé mort quelques jours plus tard dans le massif de la Chartreuse. La juge d'instruction Sabine Kheris, coordinatrice du pôle dédié aux affaires criminelles non élucidées, a décidé de relancer les investigations autour de sa mort. 

"Le dossier Ladoux est un dossier où nous avons de l'ADN et nous espérons que la reprise des investigations va nous donner très vite une piste. N'oublions pas qu'à l'époque, il y a eu des manquements dans plusieurs de ces affaires de mineurs." Un squelette d'enfants a été détruit, ne subsistent que des photos. "À partir de ces clichés, on essaie de voir si on ne peut pas essayer de reconstituer le visage de cet enfant. C'est l'une des demandes que nous avons faites pour pouvoir retenir qu'il s'agit éventuellement Ludovic Janvier ou écarter cette hypothèse", conclut Me Seban. 


A.S

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