POLICE - La police nantaise rapporte ce jeudi deux cas de violences sur conjoints survenus au cours des dernières 24 heures dans des situations de confinement. S'il n'y a pas de chiffres officiels attestant d'une hausse des violences sur concubins pendant cette période, les associations s'inquiètent.
Rester enfermés 24 heures sur 24 chez soi n'est pas simple. Pour ceux et celles qui vivent déjà au quotidien une situation compliquée au sein du domicile, la période de confinement est dramatique.
Il y a quelques jours déjà, des associations tiraient la sonnette d'alarme, redoutant une hausse des violences conjugales, notamment du fait de l'enfermement et de l'impossibilité pour les victimes de partir. "On s’attend clairement à une aggravation des situations. Les hommes violents vont trouver dans cette cohabitation ininterrompue encore plus de prétextes pour se déchaîner et les cycles de la violence vont probablement s’accentuer. Les enfants et les femmes vont vivre dans un climat de pression permanente", indiquait, notamment, Elisabeth Liotard, directrice de l’association lyonnaise Viffil-SOS femmes dans Le Monde mercredi.
Un homme mord sa compagne et gifle sa fille
Les faits rapportés ce jeudi par la Direction Départementale de la Sécurité Publique de Loire-Atlantique (DDSP 44) témoignent de cette triste réalité... Mardi 24 mars, vers 21h, les policiers de Rezé, près de Nantes, ont été appelés pour intervenir rue Joseph Joffre. "Nos services ont été requis pour un individu qui violentait sa compagne. Il l'avait notamment mordue et l’avait menacée avec couteau, détaille la DDSP 44 auprès de LCI. Il aurait également commis, selon sa compagne, des violences sur sa fille âgée de 2 ans".
A l'arrivée des forces de l'ordre, l'individu a pris la fuite par la fenêtre avant d'être interpellé et d'être placé en garde à vue. Interrogé par les enquêteurs, l'homme âgé de 19 ans a reconnu les faits. "Il a déclaré être en manque de cannabis, détaille une source policière. Il a confirmé s'être disputé avec sa compagne sur l'éducation de leur fille. Il a reconnu la morsure sur cette dernière et a indiqué avoir mis deux claques à l'enfant avant de prendre un couteau pour les menacer si sa compagne téléphonait à la police". La garde à vue du suspect a été prolongée mercredi. Elle devrait s'achever ce jeudi.
"Déjà plus d'appels que d'habitude"
Dans la nuit de mercredi à jeudi cette fois, les services de police nantais ont été appelés "pour un individu qui frappait son épouse et sa belle-mère avec laquelle il vit depuis le début du confinement". L'homme a été placé en garde à vue, avant d'être remis en liberté sans qu'il n'y ait de suites. "Les victimes n'ont ni souhaité déposer plainte et se déplacer au commissariat", précise la DDSP 44.
Interrogée dans Ouest-France mercredi, Solen Degabriel, directrice du Centre d’information des droits des femmes et des familles, le CIDFF d’Ille-et-Vilaine, confirme cette inquiétante tendance. "On a déjà plus d’appels pour des violences conjugales que d’habitude", déclare-t-elle au quotidien régional. Sa juriste, sous couvert d'anonymat, confirme : "On a relevé une augmentation des violences psychologiques, notamment avec l’utilisation du confinement par les auteurs".
Le 3919, numéro national d’accueil des victimes de violences reste ouvert du lundi au samedi, de 9 h à 19 h. En cas d’urgence, appeler le 17, qui déclenchera une intervention de la police ou de la gendarmerie. Au niveau local, les associations disposent également de numéros dédiés.
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