Confinement : non, il n'y a pas eu d'émeutes urbaines à Bobigny

À La Loupe
Publié le 24 avril 2020 à 14h32
Confinement : non, il n'y a pas eu d'émeutes urbaines à Bobigny
Source : DR

DÉTOURNEMENT - D'après une vidéo partagée des centaines de fois et accumulant des milliers de vues, de violents affrontements auraient eu lieu à Bobigny suite à des sorties de prison anticipées pour cause de coronavirus. Ce qui est entièrement faux.

Une lamentable "fake news". D'après le compte Twitter @tprincedelamour, suivi par plus de 28.000 personnes, la ville de Bobigny (Seine-Saint-Denis) serait en proie à des violences commises par des "migrants". Ces derniers profiteraient du "sentiment d'impunité intégrale" déclenché par la libération de "10.000 prisonniers" décidée par la Garde des Sceaux Nicole Belloubet. Des allégations qui sont totalement fausses. 

Des images qui datent de 2017

La vidéo a été partagée le 22 avril. Durant quatre minutes, on voit une succession de violences urbaines commises au pied des barres d'immeubles : stations de bus détruites, mobilier urbain saccagé, etc. Un bureau de Poste est également pris pour cible. 

Mais cette séquence est détournée, puisqu'elle remonte à 2017, tel que l'a démontré FAKE Investigation. "Cette vidéo date du 11 février 2017, alors qu'une manifestation en soutien à Théo avait dégénéré à Bobigny." Plus exactement, ces scènes sont extraites d'un documentaire "Révolte pour Théo", disponible sur YouTube. Les images apparaissent à la septième minute. 

Et si quelques violences urbaines ont bien éclaté dans certains quartiers ces derniers jours après l'accident samedi d'un motard à Villeneuve-la-Garenne impliquant la police et dont les circonstances demeurent floues, la ville de Bobigny n'est pas concernée, comme le confirme la mairie à LCI. "Aucun attroupement et aucune tension n'ont été relevées. Les services de la police nationale et municipale n'ont pas réalisé d'intervention spéciale", en dehors des contrôles habituels pour le respect du confinement, nous explique-t-on.

Des détenus libérés sans provoquer d'émeutes

Quant à la libération de détenus évoquée, Nicole Belloubet a effectivement annoncé en début de mois, lors d'une audition à l'Assemblée nationale sur la gestion de l'épidémie de coronavirus, que 8000 personnes étaient sorties des prisons françaises. Mais la moitié de cette baisse est due à la diminution de l'activité juridictionnelle. Ce sont donc environ 4000 détenus - et non 10.000 - qui sont effectivement quitté leur cellule, bénéficiant entre autres de libérations anticipées à deux mois de leur fin de peine. 

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