Les deux récentes affaires de cadavres décapités retrouvés en Meurthe-et-Moselle et en Moselle ne sont pas liées, révèle le procureur de la République de Nancy François Pérain.Un homme et une femme avaient été découverts en quatre jours sur la même zone.
Il n'y pas de tueur en série dans la région. C'est en partie pour mettre fin à cette rumeur que le procureur de la République de Nancy François Pérain a communiqué ce vendredi sur les deux étranges affaires de corps découverts sans tête en Meurthe-et-Moselle et en Moselle. Les cadavres, celui d'un homme d'abord, puis celui d'une femme, avaient été découverts à quelques jours d'intervalle, à une cinquantaine de kilomètres l'un de l'autre, faisant suspecter une possible connexion.
Si la piste criminelle est évidente en ce qui concerne le corps mutilé de la femme découvert le 19 septembre à Mont-Saint-Martin, près d'un bâtiment désaffecté, la thèse d'un suicide est très probable concernant le cadavre retrouvé quelques jours plus tôt dans la forêt de Moyeuvre-Grande, indique François Pérain.
Un tatouage mentionnant "Kiko"
"Le décès de cet homme remonte au mois de juin" et son corps, réduit à l'état de squelette, a "manifestement" été "altéré par des animaux sauvages". Ce qui expliquerait "l'absence de tête", selon les mots du procureur. "Cette affaire (...) n'a aucun rapport avec la découverte du corps de cette femme", a-t-il insisté.
Les résultats de l'autopsie du corps de la femme, qui avait entre 20 et 35 ans, n'ont pas révélé de traces de blessures par balles ou arme blanche ni de violences sexuelles. Elle a vraisemblablement été tuée "dans les 24 heures" précédant la découverte du cadavre, manifestement "démembré à un autre endroit", selon le magistrat.
Pas encore identifiée, la victime portait un piercing au nombril et deux tatouages, l'un à l'aine droite mentionnant le mot "Kiko", sans doute un "surnom", l'autre en bas du dos, représentant un poignard et une rose, a précisé le magistrat, qui a distribué à la presse des dessins de ces tatouages.
Des analyses ADN sont en cours, a poursuivi François Pérain. Les hypothèses d'un féminicide ou du meurtre d'une prostituée tuée en Belgique ou au Luxembourg voisins, sont envisagées.
La police recherche des témoignages
"Une dizaine d'enquêteurs criminels sont à plein temps sur cette enquête" qui s'annonce "longue et difficile", a déclaré le commissaire divisionnaire Antoine Baudant, chef de la police judiciaire de Metz, chargée des investigations.
Une ligne a été ouverte pour recueillir les témoignages (03.90.23.13.00). Le parquet a par ailleurs ouvert une procédure pour identifier l'auteur d'une vidéo du corps de la victime qui circule sur les réseaux sociaux.