Les vives réactions de la classe politique à la mort d'Yvan Colonna

A.N avec AFP
Publié le 22 mars 2022 à 6h31, mis à jour le 22 mars 2022 à 8h11

Source : TF1 Info

Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour le meurtre du préfet Erignac, est décédé des suites de son agression en prison survenue le 2 mars.
Il avait été très grièvement blessé par un codétenu radicalisé, Franck Elong Abé, présenté comme un "jihadiste".
De nombreuses personnalités politiques blâment le gouvernement pour ce drame.

Une "tragédie". Un mot qui mot revient souvent dans les réactions des hommes et femmes politiques françaises après le décès d'Yvan Colonna. 

Trois semaines après son agression par un codétenu dans la prison d'Arles le 2 mars, l'indépendantiste corse a succombé à ses blessures. Entre pensées émues et accusations d'inaction de la part du gouvernement, les réactions sont vives du côté de la classe politique française. 

Une pluie d'hommages en langue corse

C'est en langue corse que le parti Femu a Corsica de Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif de l'île, a choisi de rendre un hommage sur Twitter. "Yvan Colonna, patriote corse, bien vivant pour l'éternité ! Nous serons toujours à tes côtés". 

"Yvan Colonna, mort pour la Corse", a posté, toujours en corse sur le même réseau social Core in Fronte, le principal parti indépendantiste. Son message est accompagné d'une photo en noir et blanc du militant nationaliste indépendantiste flanquée du message "à toi l'étreinte de cette terre".

La seule élue en Corse à réagir en son nom propre a été Marie-Antoinette Maupertuis, la présidente autonomiste de l'assemblée de Corse, qui a présenté ses "condoléances et son soutien" à la famille d'Yvan Colonna. 

Un "échec [...] de ce gouvernement" pointé à gauche comme à droite

Valérie Pécresse a déploré ce lundi 21 mars "un drame" à l'annonce de la mort d'Yvan Colonna, appelant "à ne pas embraser la Corse" tout en estimant qu'Emmanuel Macron avait "joué la montre" dans le dossier des prisonniers corses. 

Après les violentes manifestations dans l'île ces dernières semaines, la candidate LR a appelé également sur le plateau de CNews "à garder le calme et le sang froid et à ne pas embraser la Corse".

"Arrivé à Ajaccio, j’apprends la mort d’Yvan Colonna", a écrit sur Twitter Eric Coquerel, le député LFI. Il demande que "la vérité" soit faite sur cette affaire. "Si comme demandé avec d’autres députés, il avait bénéficié d’un rapprochement, jamais cette tragédie ne serait arrivée. Une commission parlementaire pour connaître la vérité est impérative". 

Son collègue Ugo Bernalicis, député LFI, fait lui aussi état de potentielle défaillance dans la protection de l'indépendantiste corse. 

Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national, a lui aussi choisi de pointer sur LCI l'action du gouvernement : "Je ne comprends pas que dans un État qui est un État de droit (...) M. Dupond-Moretti soit toujours ministre de la Justice".

Toujours à l'extrême-droite de l'échiquier politique, Gilbert Collard, le soutien du candidat à la présidentielle Eric Zemmour, a également vivement réagi dans un tweet, et tenté une récupération politique. 

Le berger et militant indépendantiste corse, condamné en 1998 pour l'assassinat du préfet Claude Érignac, avait été très grièvement blessé par un codétenu radicalisé, Franck Elong Abé. Le Camerounais de 36 ans présenté comme un "jihadiste", s'était acharné sur lui dans la salle de sport de la prison. 

Victime "d'une strangulation à mains nues puis d'un étouffement" avec un sac plastique, selon les précisions du procureur de Tarascon, Laurent Gumbau, Yvan Colonna était hospitalisé à Arles, avant d'être transféré à Marseille. 


A.N avec AFP

Tout
TF1 Info