Crack à Paris : le campement du square Forceval démantelé par la police

Y.R
Publié le 5 octobre 2022 à 7h30, mis à jour le 6 octobre 2022 à 8h30

Source : TF1 Info

Le square de Forceval, situé dans le XIXe arrondissement de Paris, a commencé à être démantelé, mercredi 5 octobre.
Depuis plus d'un an, une centaine de consommateurs de crack se rassemblaient dans ce campement de fortune aux portes de la capitale.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en a fait l'annonce sur Twitter.

C'était une promesse de Laurent Nuñez, le nouveau préfet de police de Paris. "Le camp et le square Forceval sur la place Auguste-Baron n'a pas vocation à perdurer, évidemment que cette scène à ciel ouvert doit fermer et fermera", avait-il affirmé sur BFMTV le 25 septembre dernier, sans préciser de date. Mercredi 5 octobre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a finalement annoncé "le démantèlement définitif" de cette place du crack, situé en lisière de Pantin et d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. 

"Sur mon instruction, la préfecture de police de Paris procède au démantèlement définitif du 'campement du crack' du square Forceval à Paris", a tweeté le patron de Beauvau, au moment même où les forces de l'ordre pénétraient sur le site de la Villette pour l'évacuer. "1000 policiers seront déployés afin que ce campement ne se reconstitue pas ailleurs. Un moment important pour l'ordre public rétabli à Paris." 

Une opération "inédite" selon Beauvau

"Au total, près de 1000 policiers seront mobilisés sur 24h, à la fois pour mener à bien l'opération, mais également les jours suivants pour sécuriser les différents secteurs stratégiques et ainsi éviter la reconstitution d'un autre point de fixation", a expliqué le ministère de l'Intérieur à l'AFP. Gérald Darmanin a "donné comme instruction qu'aucun campement de ce type ne doit se reconstituer ailleurs". La place Beauvau a souligné que cette opération menée mercredi matin était "inédite puisque le phénomène du crack touche le nord-est parisien depuis plusieurs dizaines d'années".

Le ministère de l'Intérieur a notamment précisé que "les personnes recherchées seront interpellées, tout comme les étrangers en situation irrégulière qui seront placés en CRA (Centre de rétention administrative, ndlr) en vue de leur expulsion". "Les autres occupants seront orientés vers des dispositifs d'hébergement avec accompagnement médico-social ou dans des unités de soins", a-t-il également ajouté.

Selon un bilan définitif établi en fin d'après-midi, 211 contrôles ont été effectués durant l'opération, et 52 infractions à la législation sur les étrangers ont été constatées. En outre, 39 personnes ont été interpellées et 5 individus, identifiés comme des consommateurs de drogues, "conduits en milieu hospitalier". Enfin, 63 personnes ont été "mises à l'abri", dont 9 femmes. 

Crack à Paris : face aux dealers, les riverains à boutSource : JT 20h WE

Le 24 septembre 2021, les consommateurs de ce dérivé fumable très addictif de la cocaïne avaient été déplacés sur ce site sans aucun abri dans le XIXe arrondissement de la capitale. Auparavant, ils erraient aux Jardins d'Éole, dans le 18e arrondissement. La présence quasi-permanente de ces 300 à 400 toxicomanes la journée, 150 la nuit, livrés aux violences, aux trafics et perturbant la sécurité publique, exaspérait les riverains, qui réclamaient de longue date "l'évacuation" du campement Forceval.

C'est dans ce square qu'un homme âgé de 92 ans, Jean-Baptiste Watel, avait été roué de coups, le 9 septembre. Après sa promenade quotidienne dans le parc, le vieil homme a été suivi jusqu'à son domicile par une toxicomane, avant d'être frappé à plusieurs reprises et dépouillé. Il se trouve toujours à l'hôpital. Son pronostic vital demeure engagé. 


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