Crash d'Egyptair : une cigarette aurait provoqué un incendie dans le cockpit

par Lea PRATI Léa Prati
Publié le 28 avril 2022 à 16h28

Source : TF1 Info

Le vol MS 804 Roissy-CDG-Le Caire s'était écrasé en Méditerranée en 2016, faisant 66 morts.
Un document de 132 pages démontre qu'un incendie était à l'origine du crash de l'avion.
L'incendie se serait déclenché à cause d'une étincelle de cigarette dans le cockpit.

Huit ans après le crash de l'A320 de la compagnie Egyptair qui reliait l'aéroport Roissy-CDG, à Paris, au Caire, le silence est enfin brisé quant aux circonstances du drame. Une enquête de 132 pages menée par des experts français dévoile qu'un incendie "non maîtrisé" se serait déclenché dans le cockpit de l'avion. Pour rappel, le vol MS804 s'était écrasé au large de la Méditerranée, le 19 mai 2016, avec 66 personnes à son bord. Au total, 40 Égyptiens et 15 Français sont décédés.

Selon le document consulté par le quotidien italien Corrierre della Siera, un incendie à bord aurait été provoqué par la conjonction de plusieurs facteurs. Une fuite d'un masque à oxygène défaillant aurait favorisé un départ d'incendie, après qu'un des deux pilotes se soit allumé une cigarette. L'oxygène, bien que non inflammable, peut accélérer la combustion d'une étincelle de cigarette ou d'une flamme.

Six ans de silence

En juin 2018, deux experts requis par les juges d’instruction saisis du dossier à Paris avaient d'ailleurs pointé du doigt le remplacement, trois jours avant le crash, du boîtier contenant le masque à oxygène du copilote, pour des raisons inconnues. "Le remplacement de cet équipement requiert une vérification très soigneuse […], les fuites d’oxygène étant particulièrement dangereuses ", avaient-ils souligné.

Quelques mois après le crash, le ministère égyptien de l’aviation avait indiqué que des traces d’explosifs avaient été détectées sur le corps des victimes, penchant pour un attentat terroriste. De son côté, Paris était restée circonspect quant à cette théorie et privilégiait l'incident technique. 

Cette piste de l'attentat privilégiée par les autorités égyptiennes a permis à la justice de classer l'affaire avec le secret-défense lié au terrorisme. Le Caire était pourtant en charge de l'enquête technique, selon les règles de l'aviation civile internationale. 

Six ans plus tard, les autorités égyptiennes n'ont jamais fourni de rapport d'enquête définitif, laissant les familles des victimes sans réponse. 

À la suite de l'analyse des boîtes noires récupérées en très mauvais état par la BEA du Bourget, aucun effet de la bombe n'est finalement apparu sur les enregistreurs. Les experts en charge de l'enquête ont cependant relevé d'autres éléments attestant d'un "comportement non-professionnel" de l'équipage : "manque d'attention concernant le suivi du vol", musique, allées et venues multiples dans le cockpit, symptômes de fatigue, etc. 


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