Douze ans de réclusion pour une "revenante" du groupe État islamique

par E.R. avec AFP
Publié le 1 mars 2023 à 22h44, mis à jour le 1 mars 2023 à 23h28

Source : Sujet TF1 Info

Une femme âgée de 32 ans a été condamnée à 12 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises spéciale de Paris.
Elle était jugée pour association de malfaiteurs terroriste criminelle après avoir effectué plusieurs séjours en Syrie.
Lors de l'audience, elle a assuré que l'État islamique, c'était "du passé".

Douha Mounib a reconnu "la globalité" des faits. Cette "revenante" du groupe État islamique (EI) était jugée à Paris pour deux séjours en Syrie entre 2013 et 2017 entrecoupés de multiples tentatives de départ et a été condamnée ce mercredi soir à douze ans de réclusion criminelle. Après près de cinq heures de délibéré, la cour d'assises spéciale a assorti cette peine d'une période de sûreté des deux tiers. 

Le parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis quatorze ans de réclusion, dont deux tiers de sûreté, à l'encontre de l'accusée de 32 ans jugée pour association de malfaiteurs terroriste (AMT) criminelle. Elle a reconnu à l'audience "la globalité" des faits et assuré que l'État islamique, c'était du "passé". 

Un "désir" d'aller en Syrie qui tourne à "l'obsession"

Dans le box, Douha Mounib a raconté comment son "désir" d'aller en Syrie avait viré à "l'obsession" depuis qu'elle s'était radicalisée, quelques mois avant d'entamer un premier périple en 2013 vers cette zone de guerre, épousant un passeur qu'elle venait de rencontrer en Turquie. Ce premier séjour avait été écourté après deux mois, en raison de l'instabilité de la région, mais elle n'avait eu de cesse de vouloir repartir en Syrie.

Après plusieurs échecs, sa "détermination extrême" avait fini par payer à l'été 2015, quand, grâce à la carte d'identité dérobée à sa mère, elle avait réussi à passer la frontière turco-syrienne avec son second époux tunisien et le fils de ce dernier, âgé de moins de 2 ans. Ils avaient alors séjourné une quinzaine de mois en Irak et en Syrie, dans des villes sous le joug de l'EI. 

Une "version édulcorée" de son séjour ?

Pour l'avocate générale, Douha Mounib a livré une "version édulcorée" de ce second séjour, "minimisant" sa participation. En effet, la jeune femme a affirmé que son mari n'avait "jamais combattu", qu'elle-même n'avait vu aucune des "atrocités quotidiennes" commises par l'EI, et que l'activité de sage-femme qu'elle avait exercée l'aurait été de façon "clandestine", a souligné la représentante de l'accusation. 

Douha Mounib avait finalement quitté fin 2016 les territoires contrôlés par l'EI, et avait été arrêtée en mars 2017 à la frontière syro-turque avec sa fille âgée de quelques mois et l'enfant de son mari. Elle avait finalement été rapatriée en France fin 2017 et incarcérée. 

Quatre ans plus tard, Douha Mounib avait tenté de s'évader de la maison d'arrêt de Fresnes, un fait dont n'était pas saisie la cour, mais qui a pesé dans sa décision.


E.R. avec AFP

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