Ce jeudi, la police judiciaire lance un appel à témoins dans le cadre de l'affaire Éric Gandon.Ce quinquagénaire se présentant comme "naturopathe" avait été mis en examen en janvier après deux décès survenus à la suite de jeûnes prolongés.Il les avait organisés avec son fils, lui aussi mis en examen, lors de "cures hydriques".
Combien de personnes ont été victimes de ces faits ? C'est ce que cherche à savoir la police judiciaire ce jeudi 16 février, en lançant, par le biais des réseaux sociaux, un appel à témoins dans le cadre de l'affaire Éric Gandon et de l'organisation de ses stages de jeûnes incluant des "cures hydriques".
Le 12 janvier dernier, Éric Gandon, un homme de 58 ans se présentant comme "naturopathe", avait été mis en examen des chefs d'"homicide involontaire, abus de faiblesse, mise en danger de la vie d'autrui et exercice illégal des professions de médecin et pharmacien" après des décès survenus à la suite de ses cures, en 2021 et en 2022. Il avait été écroué.
Son fils âgé de 25 ans, qui participait à l'organisation des stages et à la promotion des méthodes de son père via une chaîne YouTube, a quant à lui été mis en examen des chefs d'exercice illégal des professions de médecin et pharmacien. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer toute activité en lien avec le jeûne et la naturopathie.
Les deux mis en examen, qui n'ont pas d'antécédents judiciaires, contestent l'intégralité des faits qui leur sont reprochés.
Aucun suivi médical assuré ou prévu
Les stages proposés par Éric Gandon moyennant "plusieurs centaines, voire milliers d'euros" consistaient "à ne pas absorber d'aliments solides durant une à plusieurs semaines sans qu'aucun suivi médical ne soit assuré ni prévu", avait expliqué en janvier, dans un communiqué, le procureur de la République de Tours, Grégoire Dulin.
Lors d'un de ces stages, organisé dans un château à Noyant-de-Touraine (Indre-et-Loire) une femme de 44 ans avait trouvé la mort le 12 août 2021, déclenchant l'enquête. Malgré le décès de sa stagiaire, Éric Gandon avait poursuivi les stages en cours, amenant la préfecture à prendre quelques jours plus tard un arrêté d'interdiction de ces cures et séjours sur la commune.
Une information judiciaire avait rapidement été ouverte à Tours, permettant d'identifier quatre autres victimes, dont deux décédées depuis.
Une plainte concerne un homme âgé d'une soixantaine d'années, mort le 18 juillet 2020, un mois après avoir participé à un stage organisé en Vendée alors qu'il souffrait d'un cancer en phase terminale. Une autre est liée au décès, le 15 mars 2022, d'une jeune femme ayant suivi des formations organisées par Éric Gandon l'année précédente, alors qu'elle souffrait d'un cancer du foie et était en rupture de traitement, détaille le procureur. Deux autres plaintes émanent de participantes au stage organisé à l'été 2021.
Malgré les décès et les mesures administratives, "Éric Gandon avait poursuivi l'organisation de stages de jeûne et la promotion de ses méthodes, qui n'apparaissaient reconnues ou avalisées par aucune institution publique ou autorité médicale", avait souligné le magistrat le mois dernier.
La police rappelle qu'Éric Gandon a notamment organisé ses cures à Quiberon dans le Morbihan, à la Tranche-sur-Mer en Vendée, et à Noyant-de-Touraine (Indre-et-Loire), où l'une des participantes est décédée en août 2021.
Toute personne ayant participé à ces cures ou connaissant des personnes y ayant participé peut contacter les enquêteurs au : 0 800 35 83 35 ou par mail à l'adresse : temoins-caimades@interieur.gouv.fr
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