JUSTICE - Vincent Debraize, l'agresseur présumé de Nathalie Kosciusko-Morizet dans l'entre-deux-tours des législatives, a été présenté au tribunal ce lundi après-midi pour y être jugé pour violences et outrage "sur une personne chargée d'une mission de service public". Le procès a finalement été renvoyé au 11 juillet. Contacté avant l'audience par LCI, son avocat affirme que c'est NKM qui s'est montrée virulente en lui disant notamment 'Dégage connard'.
Il avait été placé en garde à vue samedi, après avoir répondu à une convocation des policiers. Vincent Debraize, l'agresseur présumé de Nathalie Kosciusko-Morizet, devait être jugé ce lundi après-midi devant la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Le maire de Champignolles, âgé de 55 ans, était appelé à comparaître pour des faits de violences et outrage "sur personne chargée d'une mission de service public". Mais son avocat Me Lachenaud avait annoncé avant l'audience à LCI qu'il allait demander le renvoi de l'audience. Il a obtenu gain de cause : le procès a été renvoyé au 11 juillet prochain, Vincent Debraize étant dans l'immédiat placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de rentrer en contact avec NKM.
Dès dimanche, Maître Lachenaud nous avait livré les premiers éléments de sa ligne de défense, affirmant que son client nie les faits qui lui sont reprochés. Ce lundi, il a apporté des éléments nouveaux. "Il reconnaît sa présence sur les lieux et un échange verbal mais pas les insultes", nous indique-t-il. Selon lui, c'est même NKM qui s'est montrée virulente avec son client en lui assénant un : 'Dégage connard'. C'est à ce moment-là que Vincent Debraize aurait repoussé les tracts avant que NKM ne se mette un coup dans le visage toute seule.
Sur la fuite de son client dans le métro juste après les faits, Me Lachenaud assure qu'il n'a pas tenté "de fuir", mais qu'il a vu trois hommes très menaçants à son égard lui dire "qu'ils allaient se le faire et qu'il est parti uniquement par peur de se faire casser la figure."
Juste avant l'annonce du renvoi de l'audience, l'avocat est allé encore plus loin face aux journalistes, parlant de "simulation" et évoquant même "un sourire" esquissé "au moment où NKM tombe :
L'avocat de Vincent Debraize livre sa version des faits #NKM pic.twitter.com/6cweW72oKP — Youen Tanguy (@Youen_Tanguy) 19 juin 2017
L'avocat de Nathalie Kosciusko-Morizet, Me Xavier Autain, réaffirme de son côté que sa cliente a été "agressée à deux reprises par Vincent Debraize" et estime que le maire de Champignolles cherche à faire le "buzz". "Il peut raconter ce qu'il veut, il peut faire le buzz qu'il veut, ce n'est pas dans le dossier, estime-t-il. Dans le dossier, il y a des éléments objectifs et les policiers ainsi que le parquet ont fait la même appréciation". Et de conclure : "S'ils ont fait cette même appréciation et renvoient devant la comparution immédiate, c'est que c'est quelque chose de grave. Car c'est un élu de la République".
Me Autain, l'avocat de NKM, réaffirme que sa cliente a été agressée à 2 reprises et estime que V. Debraize cherche à faire du "buzz" #NKM pic.twitter.com/blt4Z78215 — Youen Tanguy (@Youen_Tanguy) 19 juin 2017
Vincent Debraize avait parrainé la candidature à la présidentielle d'Henri Guaino
D'après le récit d'une journaliste de l'AFP, la candidate de 44 ans, battue dimanche par son adversaire de la République en marche Gilles Le Gendre, distribuait des tracts sur le marché de la place Maubert dans le Ve arrondissement jeudi dernier lorsqu'un homme les lui a pris pour les lui envoyer au visage, la traitant de "bobo de merde". La candidate LR a alors chuté, perdu connaissance pendant plusieurs minutes avant d'être conduite à l'hôpital, dont elle n'est sortie que le lendemain.
Vincent Debraize avait parrainé la candidature à la présidentielle d'Henri Guaino, l'ex-"plume" de Nicolas Sarkozy qui se présentait aux législatives face à NKM, considérée comme "Macron-compatible". Photographié lors de la scène, il avait été identifié sur la base de témoignages et grâce aux images de vidéo-surveillance.
Pour les faits qui lui sont reprochés, Vincent Debraize risque jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
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