HOMMAGES - Une cérémonie en hommage aux victimes s'est tenue ce lundi, un an tout juste après le déraillement du TGV Est en Alsace qui a fait 42 blessés et 11 morts.
Le 14 novembre 2015, onze personnes périssaient dans le déraillement d'un TGV d'essai à Eckwersheim (Bas-Rhin), à la suite d’un freinage tardif. Ce lundi, soit un an après, 150 proches de victimes et rescapés se sont rassemblés en souvenir du drame, lors d'une cérémonie qui s'est tenue sur les lieux de l'accident.
Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, celui de SNCF Réseau, Patrick Jeantet, ainsi que la secrétaire d'État chargée de l'aide aux victimes, Juliette Méadel étaient présents. À cette occasion, une "plaque mémorielle" et un jardin du souvenir ont été présentés aux familles, lors d'un moment de recueillement que les organisateurs ont voulu "intime", sans la présence de la presse. Le jardin, lieu de mémoire rempli de symbole, a été réalisé en huit semaines, précise France 3.
Un an après #eckwersheim #souvenir #solidarité #soutien pic.twitter.com/STsXwfXeVR — Stéphane GICQUEL (@gicquelstephane) 14 novembre 2016
Accident de TGV : le jardin du souvenir présenté aux familles des victimes et aux rescapés https://t.co/ADC7GOJ8WP pic.twitter.com/Sm8OUhhqxh — France 3 Alsace (@F3Alsace) 14 novembre 2016
Un choc psychologique très très lourd
Me Claude Lienhard
Ce jour-là, il est précisément 15h04 quand le train déraille à l'entrée d'un virage, avant de percuter un pont et de basculer dans le canal de la Marne au Rhin, à 20km de Strasbourg. A son bord, des dizaines de personnes, invités et personnels de bord. "Nous étions tous très professionnels et très concentrés", se souvient un rescapé, technicien chez Systra, la filiale d'ingénierie de la SNCF, à France Info. "Tout s'est passé tellement vite que je n'ai pas eu le temps de réaliser qu'on était en train d'avoir un accident. J'ai juste senti que la rame basculait." Au total, l’accident fait 42 blessés et 11 morts : cinq experts de Systra, quatre agents de la SNCF et deux accompagnatrices.
Cet accident, alors que le train effectuait un test sur le nouveau tronçon de la ligne à grande vitesse Paris-Strasbourg, a profondément marqué les victimes. Me Claude Lienhard, avocat de la famille de l'un des 11 tués, évoque un "choc psychologique très très lourd", car "personne dans cette rame, pas même le personnel, n'avait le sentiment d'être exposé à un risque". Une enquête est toujours en cours et deux employés de la SNCF ont été mis en examen pour homicides et blessures volontaires. En février, le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a estimé que la vitesse "très excessive" était la cause "unique" du déraillement du train, qui a abordé la courbe à 265 km/h, soit 89 km/h au-dessus de la valeur préconisée à cet endroit.
Un témoin pense d'abord à "un attentat"
Interrogés sur France Bleu ce lundi matin, deux témoins (dont l'ancien maire de la commune) racontent le drame. "Il y avait des wagons éparpillés sur les prés, la motrice avant était presque à la verticale, à fond et l'arrière qui n'avait plus assez d'élan est tombé dans le canal, plié en deux. A ce moment là, une porte s'est ouverte et un homme est descendu. Je lui ai demandé, vous êtes combien à bord , sept, huit ? Il m'a répondu '50', j'ai failli tomber à la renverse", raconte l'édile. Le rescapé évoque tout de suite la vitesse excessive du train.
Au lendemain des attentats, l'un des deux témoins pense lui, à une attaque terroriste. "J'ai entendu un gros bruit et en tournant la tête, j'ai vu un gros champignon de fumée. Evidemment, au lendemain des événements de Paris, on a cru que c'était des attentats. En se rapprochant, on a vite vu que c'était un déraillement. On s'est rendu tout de suite sur les lieux et on a rapidement constaté qu'il y avait du monde à bord. Ce qui m'a surtout marqué, ce sont les enfants".