ENQUÊTE - Le préfet de police de Paris est accusé de ne pas avoir dit la vérité lors d'une audition à l'Assemblée nationale. Plusieurs magistrats sont également dans le viseur de la justice.
Aurait-il menti aux députés en juin dernier ? Le préfet de police de Paris Didier Lallement est visé par une enquête pour "faux témoignage" lors d'une audition devant la commission d'enquête sur l'indépendance du pouvoir judiciaire. Depuis la mi-décembre, les enquêteurs du parquet de Nanterre s'intéressent aux propos du préfet, qui indiquait à l'époque ne pas avoir "trouvé les organisateurs" de manifestations de policiers non-autorisées en juin.
Cette enquête fait suite à des courriers de Ugo Bernalicis, le président (La France insoumise) de la commission d'enquête, qui a accusé en septembre dernier sept hauts responsables au total de "faux témoignages" et de "parjures". Cinq signalements ont été retenus par le parquet d'après des documents consultés par l'AFP.
Manifs non déclarées de policiers : avec Lallement, c’est facile. pic.twitter.com/mat1M6K5pK — Alexis Poulin (@Poulin2012) June 24, 2020
Parmi eux, plusieurs magistrats dont le procureur de Paris, Rémy Heitz, qui a assuré n'avoir "signé aucun document donnant des instructions à [ses] collègues" lors de la crise des Gilets jaunes alors qu'une note laisse entendre le contraire. Catherine Champrenault, procureure générale de Paris, et Éliane Houlette, ex-cheffe du Parquet national financier, sont accusées d'avoir eu des "déclarations discordantes" devant la commission sur des interventions dans le cadre de l'affaire Fillon. Jean-Michel Hayat est, lui, soupçonné de "parjure" sur les raisons de la désignation du juge Tournaire dans le dossier Fillon.
Pour l'heure, aucun d'entre eux n'a été convoqué par le parquet de Nanterre. Si les condamnations sont rares, la jurisprudence exigeant de démontrer une intention de tromper les parlementaires, le faux témoignage est passible de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
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