Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, les crimes et délits à caractère raciste, xénophobes et antireligieux signalés aux forces de l'ordre ont explosé lors de l'année écoulée.Ils ont augmenté de 13% en 2021 par rapport à 2019.
Un déchaînement de violences. Les crimes et délits à caractère raciste, xénophobe et antireligieux signalés aux forces de l'ordre ont augmenté de 13% en 2021 par rapport à 2019*, a annoncé, vendredi 11 mars, le ministère de l'Intérieur. Au total en 2021, la police et la gendarmerie ont enregistré 6300 crimes ou délits commis "en raison de l'ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion". Presque autant de contraventions (6200, soit +26% par rapport à 2019) ont été dénombrées. À noter que quatre crimes, délits ou contraventions "à caractère raciste" sur cinq sont des injures, provocations ou diffamations publiques.
Le nord et l'est davantage touchés
Des disparités existent sur le territoire. Le nord et l'est de la métropole sont particulièrement touchés pour ce qui est des délits et crimes à caractère raciste, au contraire de l'ouest, du Massif Central ou encore de l'Outre-mer (hors Guadeloupe et Mayotte). Au contraire, le nombre de contraventions par habitant est très concentré dans l’est de la France et beaucoup plus faible dans l’ouest.
Les victimes des crimes et délits racistes (5720) sont essentiellement des hommes âgés de 25 à 54 ans, avec une surreprésentation d'étrangers originaires d'un pays d'Afrique, indique le ministère de Gérald Darmanin. Les auteurs (2125) ont en revanche "des caractéristiques beaucoup plus proches de la population générale", avec moins d'étrangers, plus de femmes et de personnes âgées (55 ans et plus) par rapport à la moyenne d'autres délits, ajoute-t-il. En revanche, l'étude ne donne pas le détail des faits relevant d'actes antichrétiens, antimusulmans ou antisémites. En tout, plus de 2000 personnes ont été mises en cause par les services de sécurité pour crime ou délit "à caractère raciste".
Une faible part du nombre total de faits à caractère raciste
Selon le gouvernement, ces chiffres ne constituent que la partie émergée de l'iceberg. Ils ne représentent "qu’une faible partie des faits à caractère raciste subis" par les victimes, qui signalent peu ces atteintes aux forces de l'ordre, souligne Beauvau. En effet, seule une victime de menaces ou violences physiques racistes sur quatre et une victime de telles injures sur vingt ont, en moyenne, déclaré avoir déposé plainte au commissariat de police ou en brigade de gendarmerie. En 2018, 1,2 million de personnes se sont dites victimes d’atteintes racistes dans le cadre d'une enquête "Cadre de vie et sécurité" réalisée en 2019. Toujours selon cette étude, 25% des victimes de menaces ou violences physiques racistes et 5% des victimes d'injures racistes ont, en moyenne, déclaré avoir déposé plainte entre 2013 et 2018.
*Le service de statistiques du ministère a choisi 2019 comme année de référence, les données de l'année 2020 ayant été faussées par la crise sanitaire et les périodes de confinement.
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