Disparition de Delphine Jubillar : les gendarmes passent le secteur au peigne fin

par Audrey PARMENTIER
Publié le 23 décembre 2020 à 8h47, mis à jour le 23 décembre 2020 à 9h45
JT Perso

Source : TF1 Info

FAIT DIVERS - Une semaine après la disparition d'une infirmière dans le Tarn, cette mère de famille reste introuvable. Alors que les gendarmes fouillent les moindres recoins, les habitants de Cagnac-les-Mines sont appelés à participer à une battue citoyenne ce mercredi.

À chaque fois, c'est la même technique qui est utilisée. Dans les étangs de Cagnac-les-Mines et ses alentours, des gendarmes se déplacent en ligne afin "de ratisser d'une manière concrète" le territoire. Ils remontent de temps en temps à la surface pour échanger quelques mots entre eux. Depuis ce matin, ces plongeurs fouillent certains points d'eau à la recherche d'un indice. 

Leur mission ? En savoir un peu plus sur la disparition de Delphine Jubillar, qui a quitté son domicile dans la nuit de mardi à mercredi. Depuis sept jours, aucune trace de cette jeune femme de 33 ans. L'infirmière "serait partie seule à pied dans la nuit de mardi" 15 décembre et "c’est au petit matin que le mari se serait aperçu que sa femme n’était plus au domicile et a signalé la disparition", avait précisé le magistrat. Selon des proches, elle aurait quitté sa maison en compagnie de ses deux chiens. Les animaux seraient revenus seuls au domicile mercredi 16 décembre vers 4 h du matin.

Aucun indice éventuel n'est écarté

Pour retrouver cette mère de deux enfants, les effectifs de gendarmes ont été renforcés. Dans un cadre idyllique, entre les forêts et les nombreux lacs,  les militaires s'attardent sur la moindre piste susceptible de faire avancer leurs recherches. Lorsque les hommes arrivent sur une petite plage du lac de Roucarié, ils découvrent une paire de tennis abandonnées susceptibles d'appartenir à cette infirmière. Après avoir téléphoné aux enquêteurs, ils écartent cette piste et laissent les chaussures là où elles étaient. Fausse alerte. La fouille continue. 

Ils repartent alors en s'écartant afin de pouvoir observer aussi bien les bords que le haut des petites collines qui encerclent le lac. Tout près du bord, l'un d'entre eux utilise une machette pour mieux se frayer un chemin. De l'autre côté, d'autres militaires ratissent les champs et vont voir les habitants des maisons qui surplombent la retenue. Les buses permettant le passage de l'eau sont systématiquement examinées à la recherche du téléphone ou d'autres objets de la disparue, voire de son corps. 

Deux battues organisées ce mercredi

Mais les gendarmes ne seront bientôt plus les seuls à la chercher. Après les premières recherches où le savoir-faire des militaires était indispensable pour bien préserver les traces ou les indices éventuellement récoltés, les fouilles sur tout le territoire peuvent être ouvertes à d'autres personnes, d'autant que des associations de Cagnac avaient demandé à y participer, selon le lieutenant-colonel Blondet.

Sur les réseaux sociaux, la gendarmerie a donc lancé un appel à tous les volontaires qui voudraient les aider dans leur recherche au niveau départemental. Pour multiplier les chances de retrouver Delphine Jubillar, deux battues seront organisées ce mercredi. Tous les habitants sont appelés à mettre la main à la pâte. "Si tout le monde y met un peu du sien, peut-être que ça pourrait permettre de retrouver sa trace," lâche un homme de la région. 

Ça me fait mal au cœur

Une habitante

À Cagnac-les-Mines, personne n'est insensible à la disparition de Delphine Jubillar. Dans cette ancienne cité minière de près de 3.000 habitants, près de Carmaux, les questions se bousculent. "Les circonstances sont assez particulières. Elle est partie sans aucun document, sans rien en pleine nuit. C'est quand même bizarre", estime un homme dans le village. 

D'autres tiennent des discours un peu plus résignés, comme si cela devait arriver un jour : "Ces histoires ça arrive partout, ce n’est pas seulement dans les grandes villes, ils nous tardent de savoir ce qui s’est passé réellement." Mais la disparition de la jeune femme laisse aussi les habitants sur leurs gardes. Et pour certains, c'est la peur qui prend le dessus. " Ça me fait mal au cœur, ça refroidit. Du coup on ferme à clé, car j’ai tellement la trouille moi toute seule", avoue une dame. 

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Lundi, le procureur d'Albi avait indiqué qu'"aucune hypothèse" n'était "privilégiée" pour expliquer cette disparition soudaine. À ce jour, les investigations se poursuivent dans le cadre d'une enquête pour "disparition inquiétante". Plusieurs pistes sont néanmoins explorées, de la disparition volontaire à la disparition accidentelle en passant par l'hypothèse criminelle. Une information judiciaire pourrait être ouverte dans les prochains jours. 


Audrey PARMENTIER

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