DISPARITION - Le peintre plaquiste de 35 ans a été mis en examen pour "meurtre sur conjoint" et placé en détention provisoire le 18 juin dernier. Il conteste formellement avoir tué Delphine. Toutes ses demandes de mise en liberté ont été rejetées.
Il avait été incarcéré à l'isolement à la maison d'arrêt de Seysses près de Toulouse, six mois après la disparition de son épouse, le 18 juin dernier. À cette date, et après 48 heures de garde à vue, le procureur de la République de Toulouse l'avait mis en examen pour "meurtre sur conjoint".
Cédric Jubillar, 35 ans, époux de Delphine Jubillar et père de leurs deux enfants, a pourtant toujours clamé son innocence dans cette affaire. Il savait que sa femme infirmière avait un amant et le couple était en instance de divorce. Lui a une nouvelle compagne depuis février, Séverine L. 44 ans. Celle-ci a été interpellée et placée en garde à vue ce mercredi matin dans le cadre de l'enquête sur la disparition de la jeune femme trentenaire.
Tous les deux bénéficient de la présomption d'innocence. Et le suspect numéro 1 fait tout depuis des mois pour quitter la prison. Ses avocats ont fait appel du placement détention et demandé à deux reprises sa mise en liberté. En vain. Pourquoi Cédric Jubillar reste-t-il en prison alors qu'il pourrait bénéficier d'un placement sous contrôle judiciaire ? Explications.
"Un faisceau d'indices graves et concordants"
Les avocats de Cédric Jubillar qui ont déposé plusieurs recours en six mois pour réclamer la remise en liberté de leur client ont estimé plusieurs fois devant les magistrats puis devant la presse que la "présomption d'innocence" était "bafouée". Ils ont dénoncé également une "détention abusive dans un dossier sans éléments ni preuves contre lui".
De son côté, la justice a toujours mis en avant l'existence d'"un faisceau d'indices graves et concordants" à l'encontre de Cédric Jubillar. Elle estime en effet que les éléments à charge sont suffisants pour justifier son maintien en détention. Parmi ces indices : une voiture mal garée, un téléphone qui s'est arrêté, les déclarations du fils du couple, Louis, alors âgé de 6 ans, ou encore les déclarations en garde à vue de la mère de Cédric Jubillar qui aurait dit aux enquêteurs en garde à vue que son fils lui avait dit quelques semaines avant la disparition : "Je vais la tuer, je vais l'enterrer et personne ne la retrouvera".
Pour la cour d'appel ces indices "graves et concordants" permettent par ailleurs de penser que Delphine Jubillar est décédée. Elle a écarté la thèse d’un accident, d’une mauvaise rencontre, d’un enlèvement, d'un suicide. Elle considère qu’il est "vraisemblable que Cédric Jubillar ait participé comme auteur au meurtre de sa femme". "Le maintenir en détention est l’unique moyen de conserver les preuves et indices, d’empêcher toute pression sur les témoins" a estimé la cour d'appel.
L'article 144 du code de procédure pénale indique que "la détention provisoire ne peut être ordonnée ou prolongée que s'il est démontré, au regard des éléments précis et circonstanciés résultant de la procédure, qu'elle constitue l'unique moyen de parvenir à l'un ou plusieurs des objectifs suivants et que ceux-ci ne sauraient être atteints en cas de placement sous contrôle judiciaire ou d'assignation à résidence avec surveillance électronique". Parmi les objectifs : "Conserver les preuves ou les indices matériels qui sont nécessaires à la manifestation de la vérité", "empêcher une pression sur les témoins ou les victimes ainsi que sur leur famille, empêcher une concertation frauduleuse entre la personne mise en examen et ses coauteurs ou complices."
"Des pistes à approfondir"
"Ce qui nous parait surprenant est que la cour d'appel énonce comme une vérité la thèse selon laquelle il est impossible que Delphine Jubillar ait disparu dans d'autres conditions, comme une mauvaise rencontre. Il y a des pistes qui n'ont pas été fouillées. Il y a des pistes qui méritent d'être approfondies sans focaliser uniquement sur Cédric Jubillar", s'est étonné il y quelque temps l'un des avocats de M. Jubillar, Alexandre Martin.
"Aujourd'hui on a un meurtre sans corps, et on part du postulat que Delphine Jubillar est décédée, et quand bien même on admettrait cette hypothèse-là, il n'y aucun élément qui permette de rattacher ça de manière directe et franche à la participation de son époux", avait réagi en juillet Jean-Baptiste Alary, autre avocat du mari.
Dans cette enquête sans corps, ni aveux, ni preuve irréfutable, de nombreuses recherches ont été entreprises par les gendarmes aux environs du village et des proches de l'infirmière arpentent régulièrement champs et bois en espérant trouver un indice. Les deux jeunes enfants du couple ont été placés chez la sœur de Delphine Jubillar. Le corps de l’infirmière de 33 ans, qui vivait dans le village de Cagnac-les-Mines (Tarn) avec son mari et leur deux enfants, n'a pas été retrouvé.
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