Le juge de la détention et des libertés a rendu sa décision ce lundi : Cédric Jubillar est maintenu en détention.Jeudi dernier, une audience avait eu lieu à huis clos au tribunal judiciaire de Toulouse.Le mari de Delphine Jubillar continue de clamer son innocence.
Il aura attendu quatre jours avant d'être fixé sur son sort. Ce lundi, dans l'enceinte du tribunal judiciaire de Toulouse (Haute-Garonne), le juge de libertés et de la détention (JLD) a rendu son délibéré concernant le principal suspect dans la disparition de Delphine Jubillar. Son mari Cédric, 34 ans, va être maintenu en détention, ont affirmé ses avocats à TF1/LCI.
La justice a en effet prolongé ce jour de six mois la détention de Cédric Jubillar, incarcéré à la maison d'arrêt de Seysses près de Toulouse depuis un an. Les avocats du détenu ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel, expliquant que la prolongation de sa détention provisoire avait été justifiée par le reste des investigations à mener.
Le peintre plaquiste, père de deux jeunes enfants qu'il a eus avec l'infirmière, avait été mis en examen et placé en détention provisoire le 18 juin 2021 pour meurtre par conjoint. Six mois plus tôt, dans la nuit du 15 au 16 décembre, la jeune femme âgée de 33 ans avait mystérieusement disparu du domicile familial de Cagnac-les-Mines dans le Tarn.
Pas de corps, pas de scène de crime
Dès son placement en détention, il y a presque un an jour pour jour, les avocats de Cédric Jubillar ont estimé que celle-ci était injustifiée. Pour eux, le dossier est vide et les preuves absentes. Ils ont également insisté sur le fait qu'il n'y avait "ni corps, ni scène de crime". En douze mois, les trois avocats du peintre plaquiste, Me Alexandre Martin, Me Jean-Baptiste Alary, et Me Emmanuelle Franck, ont déposé plusieurs demandes de mise en liberté, mais celles-ci ont toutes été rejetées.
"On est là pour dire : la détention, c'est l'exception, la liberté, c'est le principe, et ce principe doit être appliqué, c'est le corollaire de la présomption d’innocence", a insisté Me Martin jeudi dernier peu avant l'audience au tribunal judiciaire de Toulouse.
Le couple était en instance de divorce
Delphine Jubillar et son mari Cédric étaient, au moment de sa disparition, en instance de divorce. C'est l'infirmière, en poste dans une clinique d'Albi, qui avait souhaité cette séparation, ne supportant plus sa vie de couple. Elle avait d'ailleurs un amant depuis quelques mois.
Les enquêteurs privilégient la piste selon laquelle Cédric Jubillar a tué sa femme et fait disparaître le corps, avant d'appeler les gendarmes au petit matin du 16 décembre 2020. Ils s'appuient sur un faisceau d'indices qui, mis bout à bout, convergent vers le mari, selon une source proche de l'enquête. Le mis en cause, lui, a toujours clamé son innocence.
Malgré les recherches engagées depuis sa disparition, le corps de la jeune femme n'a toujours pas été retrouvé. Au cours des derniers mois, de multiples fouilles ont été menées, en vain, à Cagnac-les-Mines et dans les alentours, notamment après des déclarations d'un voisin de cellule de Cédric Jubillar, auquel il aurait confié avoir enterré le cadavre près d'une ferme qui a brulé. Plusieurs proches de Delphine Jubillar ont également fait des recherches, mais n'ont jamais retrouvé la jeune femme ou le moindre indice.
Si la décision du juge des libertés et de la détention est contestée par une des parties, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse sera saisie.